Disputées deux semaines après le 24 Heures du Mans, les 12 heures de Reims prenaient souvent l'allure d'une revanche. Organisée à neuf reprises l'épreuve champenoise atteignit son apogée entre 1964 et 67, à plus belle époque des Sport-prototypes.

Avec ses longues lignes droites brutalement interrompues par les virages de Gueux, du Thillois et de Muizon, le circuit de Reims comptait parmi les tracés les plus rapides du monde. "Temple de la Vitesse", Reims était aussi et surtout une ambiance unique, festive et pétillante. Ecrasé le plus souvent d'un soleil de plomb, rendez-vous des passionnés mais aussi des personnalités de la vie parisienne, le meeting de l'été proposait les plus belles affiches de l'époque. En plus des fameux Grand Prix de l'ACF ou de la Marne, le circuit champenois proposait aussi des épreuves Junior, F2 ou F3 au cours du week-end. Dédié à la vitesse, Reims n'hésita pourtant pas à ouvrir ses portes à l'endurance et aux voitures de Sport. Dès 1926 (soit deux ans après son inauguration) Reims organisait une course de 12 heures qui fut remporté par Gauthier sur une Bignan. Dix ans plus tard, alors que la Formule Grand Prix est écrasée par les constructeurs allemands, les organisateurs choisissent la formule Sport pour les Grands Prix de la Marne et les éditions 1936 et 37 disputées sur 2 et 3 heures voient le doublé de la Bugatti de Jean-Pierre Wimille. Il faut attendre 1952 pour revoir les Sport sur la piste de Reims.

Prélude à la renaissance des 12 heures, l'épreuve, disputées sur 50 tours, est enlevée par Stirling Moss sur une Jaguar C. Le Britannique, associé à Peter Whitehead sera d'ailleurs le premier vainqueur des 12 heures "moderne" organisées en 1953, après avoir réussi à contenir les Cunningham et profité des ennuis des Ferrari. La marque de Coventry fera d'ailleurs de Reims l'un de ses terrains de jeu favori. L'année suivante, les Jaguar raflent les trois premières places (devant la Ferrari de Gregory - Biondetti et les deux Cunningham) faisant ainsi partiellement oublier leur échec aux 24 Heures. Annulée en 1955 après la tragédie du Mans, l'épreuve est à nouveau à l'affiche en 1956. Pour éviter les risques de collision entre petites et grosses cylindrées, deux courses distinctes sont organisées. Disputée le samedi l'épreuve réservée au moins de 1500 cm3 voit la domination des Porsche RS, alors que la course des "grandes" voit une nouvelle fois une totale domination des Jaguar qui prennent les quatre premières places, en l'absence des Ferrari officielles.

Réservées aux GT, les éditions 1957 et 58 seront totalement écrasées par les Ferrari 250 GT qui prendront chaque fois les cinq premières places au terme de courses peu spectaculaires. La désaffection populaire liée au déclin des courses Sport au profit des GT amènera la suspension de l'épreuve pendant cinq ans.

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