L'abus de bonne nouvelle ne nuit pas à la santé. Nous apprenons aujourd'hui que dans notre pays, la France, les consignes de sévérité extrême à l'égard des automobilistes n'ont pas toujours un écho favorable chez les juges. Ainsi, le tribunal administratif de Bordeaux a démontré un sens de la nuance et une capacité de jugement propre en décidant d'autoriser un restaurateur, dont la voiture était l'instrument de travail, à utiliser son automobile alors même que ce dernier avait perdu la totalité de ses 12 points !

En son âme et conscience, le tribunal a estimé que le danger qu'était censé représenter cet homme sur la route n'était pas constitué par les infractions qui, en 3 ans, lui ont fait perdre ses points:

3 fois pour non port de la ceinture de sécurité

Un chevauchement de ligne blanche lors d'un dépassement de tracteur.

Un feu passé à l'orange.

un dépassement de 20 km/h sur autoroute

Selon son avocat, c'est une première en France et cela remet en cause l'automaticité des sanctions et du retrait de permis qui nous est imposé depuis plusieurs années. Les tribunaux qui sont théoriquement censés être ceux qui décident de la punition en fonction des conditions de l'infraction semblent donc reprendre leurs prérogatives pour déjuger une méthode inique.

Cette décision qui érige l'intelligence et le sens de la nuance en règle de vie est un acte mille fois plus réconfortant que les sanctions surmédiatisées destinées à rassasier (amuser) une population prompte à jeter l'opprobre sur son voisin sans se rendre compte qu'elle n'est elle aussi qu'en sursis face à une justice automatique qui par nature est aveugle.