L'augmentation des surfaces cultivées consacrées aux biocarburants et les mauvaises conditions météos engendrent la montée en flèche des cours du blé et pourraient provoquer des déséquilibres alimentaires dans les pays pauvres. L'augmentation des prix du blé et celle d'autres céréales comme le riz devrait se poursuivre jusqu'à atteindre 40, voire 100% en 2007 d'après la Banque mondiale. Selon les prévisions de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production céréalière mondiale de 2007 atteindrait 2 095 milliards de tonnes, une hausse de 4,8% par rapport à 2006 ! Le Conseil international des Céréales (CIC) et le département de l'agriculture américain ont indiqué que sur toutes les places boursières, les cours atteignent des sommets historiques et les récoltes ne seront pas suffisantes pour satisfaire la demande mondiale.

Les Etats-Unis ont connu le gel en avril 2007 et les fortes pluies en juin 2007. L'Europe de l'Est est frappé par la sécheresse. En parallèle, le FAO dénonce les profonds changements agricoles provoqués par le marché des biocarburants. La culture du maïs, destinée au marché des biocarburants, représente actuellement près de 70% de la production céréalière. Le maïs est plus rentable que le blé : les agriculteurs souhaitent ainsi lui attribuer plus de surface. Le FAO a peur d'une hausse de la facture des importations céréalières des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) d'un quart environ pendant la campagne actuelle. Il est vrai que l'augmentation des prix du blé n'atteint pas les pays riches mais les analystes de la Banque Mondiale prédisent qu'une augmentation de 40 % du prix des céréales entraînerait 2% de la population du Nicaragua dans une grande pauvreté.