Depuis le désengagement en fin de semaine dernière de l’américain General Motors (GM) – qui demeurera toutefois un partenaire industriel de PSA – le groupe de l’avenue de la Grande Armée n’en finit plus d’alimenter les chroniques économiques. Dorénavant, la voie est grande ouverte pour que le chinois Dongfeng fasse son entrée, par la grande porte, au capital de PSA.


Cette nouvelle étape qui se profile dans l’existence du groupe est sans doute plus que jamais capitale. La tentative de s’allier financièrement avec GM aura tourné court. L’impression laissée est des plus bizarres, comme si les deux groupes n’avaient jamais réussi à s’entendre voire à dialoguer. L’échec, de ce point de vue, est patent et vient s’ajouter à d’autres coopérations plus ou moins étendues qui n’ont jamais pu véritablement porter leurs fruits : mentionnons celles avec le groupe Mitsubishi ou encore BMW.


Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, l’assure : PSA restera français. La base industrielle demeurera donc, heureusement. La recherche et le développement constituera toujours un pilier du groupe pour l’Europe et l’Amérique du Sud. Les véhicules destinés à l’Asie et à la Chine seront en revanche de plus en plus conçus sur place ; le mouvement déjà entamé ne fera en cela que se raffermir.


Une fois l’ouverture du capital réalisée, le groupe sera sans nul doute encouragé à poursuivre son internationalisation, vers l’Asie certes mais aussi vers l’Iran et l’Afrique (Nigéria notamment) Le développement de la marque DS, lancée par Citroën, devrait se poursuivre pour, y compris en dehors de la Chine, devenir une marque à part entière du groupe. PSA sera en outre probablement invité à partager davantage encore qu’aujourd’hui son savoir-faire avec Dongfeng. On peut aussi imaginer que les deux groupes automobiles se lanceront dans le développement d’une marque commune destinée à produire des véhicules low-cost car ni Peugeot ni Citroën ne comptent à l’heure actuelle des modèles susceptibles de rivaliser avec les véhicules de la marque Dacia ou les futurs modèles d’accès du groupe Volkswagen.


Il s’agit enfin de tenir compte de l’arrivée du nouveau patron de PSA, Carlos Tavares, tout droit venu de chez Renault. L’homme a l’expérience des alliances… réussies. Non content d’être un ancien de chez Renault, il est également un ancien de chez Nissan. Il est donc tout à fait conscient des difficultés à surmonter pour parvenir à faire collaborer deux groupes même si Dongfeng n’est pas vraiment comparable à Nissan en terme industriel ou historique. Carlos Tavares connaît aussi l’importance de l’image. Parions qu’il aura à cœur, en passionné d’automobiles sportives et de sport automobile qu’il est, de doter le groupe de véhicules sportifs.