Si la légendaire Alfa P3 domina sans partage les Grands Prix du début des années trente, la 8C contribua aussi largement à la renommée de la marque milanaise en remportant quatre victoires consécutives aux 24 Heures du Mans.

Entre 1928 et 1930, Alfa Romeo survole les épreuves réservées aux "voitures de série modifiées". La 6 C-1750 a tout gagné ou presque, de la Targa Florio aux 24 heures de Spa en passant par le Tourist Trophy et les Mille Miles ! Loin de s'endormir sur ses lauriers, la marque au trèfle décide de lancer un nouveau modèle sur la scène sportive internationale avec un double objectif : conserver une suprématie chèrement acquise et relever de nouveaux défis. Pour arriver à ses fins, Alfa Romeo peut compter sur l'un des plus grands ingénieurs de son temps, en la personne de Vittorio Jano. Partant de la base très saine de la 6C, celui-ci va développer une voiture conjuguant polyvalence et simplicité.

Biplace, elle peut courir indifféremment en "Sport" (avec des phares, des "ailes de moto" et un pare-brise) ou en Grand Prix dans une version "dénudée". Côté mécanique, Jano s'est contenté d'ajouter deux cylindres au bloc de la 6C tout en conservant une cylindrée unitaire identique. Toujours suralimenté par un compresseur Roots, le 8 cylindres 2,3 litres développe initialement 155/160 ch. Après des débuts discrets aux Mille Miles en avril 1931 dans sa version "spider corsa" (biplace à châssis court), la 8C enlève son premier succès à la Targa Florio, où Nuvolari devance la Bugatti de Varzi. Un mois plus tard, les 8C réalisent un impressionnant doublé au GP d'Italie qui leur vaut le surnom de "Monza" mais ce sera un succès sans lendemain dans le Championnat d'Europe. Faute d'avoir vraiment convaincu en Grand Prix, les Alfa 8C vont bientôt céder la place aux invincibles "P3" et poursuivre une prodigieuse moisson de succès dans les épreuves "Sport".

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