Première automobile conçue pour et autor de ses passagers, spacieuse et confortable, la Pacer se veut aussi astucieuse : vaste capacité et facilité de chargement avec un hayon arrière (un concept rarissime aux USA alors) et une portière gauche plus longue de 10 cm pour faciliter l'accès aux places arrière. Toutefois, le mieux est souvent l'ennemi du bien. Ainsi, cette longue portière interdit le stationnement sur le côté droit de la chaussée sous peine de griffer le bitume avec ce bel acier ! Il en ira de même pour le hayon qui va lui conférer un aspect de petite utilitaire qui fera le bonheur des "ménagères de moins de cinquante ans", usage allant à l'opposé de sa vocation première de véhicule de luxe. Une image aggravé par des motorisations désuètes, sans brio et surtout très gourmande à l'heure des chocs pétroliers et des premières mesures antipollution. Le succès initial (100 000 exemplaires vendus en un an) enregistré après la présentation en 1975 ne sera qu'un feu de paille. Deux ans plus tard, les ventes chutent de près de 50 % et le lancement d'un break à la ligne plus conventionnelle ne peut rien pour inverser la tendance. Alors que la Pacer agonise aux USA, elle connaît un succès inattendu en France grâce au dynamisme de l'importateur "Jean-Charles Automobile". Implanté dans le XVIe arrondissement de Paris, spécialiste de longue date de "l'Américaine", il touche immédiatement une clientèle avide d'originalité. Une campagne publicitaire "coquine" vantant les courbes de la Pacer, le concours de stars tels Brigitte Bardot ou Coluche lui valent un succès foudroyant. Près de 3000 Pacer sont vendues en France à une époque où le paysage automobile sombre dans la laideur et la banalité. Un succès de mode éphémère par nature, qui en faisant de la Pacer la plus française des américaines, lui accordera un morceau d'éternité.

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