L'accord de libre échange entre les Etats-Unis et l'Europe, qui est actuellement en pleine négociation, semble tenir du véritable casse-tête. Chaque partie a ses arguments et ne veut pas trop modifier sa façon de voir l'économie et l'industrie, et comme si ça ne suffisait pas, il existe des rancœurs (dossiers Airbus/Boeing, par exemple) qui sont difficiles à oublier. L'un des thèmes justement abordés par cet accord est l'automobile, et dans ce cas, il se pourrait que le résultat ne soit pas forcément bénéfique pour les deux côtés.


En effet, le but final est d'accorder les normes environnementales, sécuritaires et techniques pour que l'Europe et les USA soient au même niveaux. Du côté européen, on a déjà affirmé qu'il était hors de question d'alléger les normes environnementales, mais les Etats-Unis sont-ils capables de faire des efforts pour être en accord avec nos lois ? Pas si sûr. Du côté des constructeurs automobiles, on attend l'avènement de ce dossier puisqu'une harmonisation permettrait de ne pas avoir à produire différentes versions d'un même véhicule pour plusieurs marchés. Jaguar Land Rover USA l'explique d'ailleurs : « les restrictions environnementales et sécuritaires qui existent dans chaque pays imposent que les lignes de production doivent s'adapter, ce qui a un coût au final pour le client ».


L'association Global Automakers, qui comprend notamment Peugeot, demande ainsi que l'Europe et les USA soient sur le même pied d'égalité, pour ne pas avoir à produire deux version différentes de chaque auto. Un accord de libre échange permettrait par ailleurs de supprimer la taxe d'importation de 2,5 % aux Etats-Unis pour les constructeurs étrangers. Malheureusement, le dossier semble bien compliqué tellement les normes sont différentes entre l'Europe et les USA. D'ailleurs, l'Europe tente depuis déjà 2009 d'établir un accord de libre échange avec le Canada, toujours sans succès.


En 2012, 9 % des échanges entre l'UE et les USA ont concerné la vente d'automobiles et de pièces détachées, pour un montant de 57 milliards de dollars. L'Europe a jusqu'au 14 juin pour préparer son mandat et le gouvernement Obama a droit à 90 jours pour négocier l'accord.