C'est une affaire qui s'en finit jamais et prend des tournures dignes d'un scénario de film. Après trois licenciements abusifs, des tentatives de justification infructueuses et des enregistrements sonores révélant que le constructeur savait depuis longtemps qu'il manquait des preuves au dossier, voici aujourd'hui un nouveau document accablant pour Renault. Il prend cette fois la forme d'un échange d'emails.


France Soir révélait ainsi hier que contrairement à ce qu'annonçait une porte-parole de Renault le week-end dernier, une enquête avait bien été effectuée sur les hauts-dirigeants de Nissan. Toshiyuki Shiga, directeur général de Nissan, aurait ainsi bien fait l'objet « d'investigations effectuées sur [ses] comptes bancaires ». C'est en tout cas ce qu'on peut dans un email écrit par Marc Tixador, un des membres du service sécurité de Renault, et envoyé à Rémi Pagnie, chef du service de sécurité et à Christian Husson, directeur juridique. Il y précise également que ses différentes recherches « étaient restées confidentielles », comme l'avaient voulu les « instructions ». Des documents actuellement en possession du contre-espionnage chargé de l'affaire.


D'autres emails confondants ont également filtré. Patrick Pélata, numéro 2 de Renault, écrivait ainsi le 10 janvier à Christian Husson qu'il pourrait envisager au sujet du dépôt de plainte concernant les trois cadres injustement licenciés « une évolution plus prudente du texte » et en utilisant la mention « informations probablement stratégiques pour l'entreprise. Le probablement venant du fait qu'on ne sait pas vraiment ce qu'ils ont donné en échange ».


Le constructeur, qui semble s'embourber à n'en plus finir dans une affaire riche en rebondissements, organisera le 11 avril prochain un conseil d'administration extraordinaire destiné à examiner les résultats de l'audit commandé le 14 mars dernier. Objectif : déterminer les responsables du fiasco qui entache actuellement la réputation de Renault.