Depuis les évènements du 11 septembre, les menaces d’attentats chimiques et bactériologiques apparaissent comme une véritable menace. Pour preuve, le gouvernement a décidé d’agir pour contrer le bioterrorisme en mettant en place le plan biotox. Dans le cas d’une alerte, comment devriez-vous réagir si vous appreniez cette nouvelle au volant ?

Les conseils de Caradisiac

Les spécialistes interviewés par Caradisiac (lire ci-dessous) émettent des avis différents sur certains sujets, ce qui n'est pas si surprenant. Ces attaques ne s'étant heureusement jamais produites (si ce n'est dans le métro de Tokyo mais les voies de circulation automobiles n'étaient pas atteintes), aucune analyse reposant sur des faits réels ne peut venir soutenir ou contredire la thèse de chacun.

En revanche, Caradisiac vous donne une liste de consignes de sécurité à appliquer en cas d'urgence :

- n'abandonnez pas votre voiture au milieu de la route, sous peine de bloquer totalement la circulation et d'ajouter à la panique

- fuyez toujours en roulant contre les vents dominants. Exemple ; à Paris, s'échapper par l'ouest

- en cas d'embouteillage, ne laissez votre voiture, après l'avoir bien garée, que pour vous diriger vers un lieu abrité où vous pourrez rester confiné

- évitez les souterrains, n'utilisez pas les métro - Les rames abandonnées éventuellement par des conducteurs apeurés pourraient occasionner des collisions en chaîne.

L'avis de deux spécialistes

Pour vous aider à prendre la bonne décision, Caradisiac a posé trois questions à deux spécialistes : David Ledur, ingénieur chez Ecomesure, une entreprise d’analyse de la pollution atmosphérique de l’air et le Docteur Tournaud du Centre Anti-Poison de Strasbourg.

Caradisiac : est-on protégé dans sa voiture en cas d’alerte chimique ?

Docteur Tournaud : En cas d’attaque chimique, il est conseillé de se protéger de l’air ambiant en se confinant dans un lieu clos. Si l’on est dans sa voiture à ce moment-là, il faut commencer par fermer toutes les aérations : on peut alors considérer que l’on est moins exposé au nuage toxique que si on était à l’air libre. Il n’est pas recommandé, par exemple, de sortir de sa voiture et de s’éloigner du lieu de contamination en courant. Les efforts réalisés augmenteraient les risques d’intoxication.

David Ledur : Il n’y a aucune protection supplémentaire dans la voiture, qu’elle soit fermée ou ouverte. Cela peut être même plus dangereux car, dans un espace clos, il n’y a pas de renouvellement d’air et les gaz peuvent donc se concentrer. En revanche, avec les vitres ouvertes, on assiste véritablement à des échanges de flux.

Caradisiac : peut-on renforcer l’imperméabilité d’une voiture ?

Docteur Tournaud : Pour cela, il faut réagir vite en coupant la ventilation et en remontant les glaces, mais il faut savoir qu’une voiture ne peut pas être un espace totalement clos.

David Ledur : C’est difficile. A l’arrêt le fait de fermer toutes les aérations peut augmenter les chances de survie, mais en roulant, c’est différent car il y a toujours des échanges gazeux. Calfeutrer sa voiture représente donc une solution d’urgence mais à long terme, elle n’est pas efficace. Selon moi, la meilleure solution est de s’éloigner de la source de contamination.

Caradisiac : combien de temps peut-on rester ainsi calfeutré dans sa voiture ?

Docteur Tournaud : Cela dépend bien sûr du type d’accident et de la nature des produits. Ce peut être quelques minutes ou quelques heures. De toute façon, il ne faut pas rester sur place enfermé dans sa voiture, mais tenter de s’éloigner très vite et à bord de son véhicule de la zone contaminée avant de rejoindre un abris, par exemple une maison, où l’on restera confiné.

David Ledur : Cela dépend de plusieurs facteurs et principalement de la taille de la voiture. Mais après une heure environ, il peut devenir dangereux de rester dans une voiture totalement close car l’équilibre entre l’oxygène et le dioxyde de carbone est rompu.

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