1969 : une saison en enfer

Installé à titre expérimental dans un châssis 33, un V8 2.5 litres malgré ses 310 ch a rapidement montré ses limites. Pour jouer dans la cour des grands, il faut un 3 litres. En quelques mois seulement, les motoristes d'Alfa vont encore faire l'étalage de leur savoir-faire. Le V8 à 90° en alliage léger coiffé d'une culasse à quatre soupapes par cylindre développe d'emblée 400 ch et se montre aussi compact et à peine plus lourd qu'un Ford Cosworth. La partie châssis confiée à Autodelta va connaître quant à elle une adolescence bien plus difficile. Chiti a opté cette fois pour une structure coque/caisson en aluminium et une carrosserie spider. Terminée en hâte, la barquette n'effectue que quelques tours de roues avant d'être expédiée à Sebring en mars. La déroute prévisible des trois voitures engagées ne se fera pas attendre très longtemps: pertes de roue et radiateurs inéfficaces. Une semaine plus tard, une quatrième 33-3 est envoyée aux essais d'avril au Mans pour Lucien Bianchi. Un comportement très instable à haute vitesse, puis la perte du capot arrière trahissent l'extrème jeunesse de l'ensemble. Bianchi insiste, travaille et repart. A Mulsanne, pour une cause inexpliquée, la 33 quitte la piste et s'écrase contre un poteau. Le dernier vainqueur des 24 heures est tué sur le coup. L'émotion est si vive chez Autodelta que l'on décide de suspendre provisoirement le programme 3 litres. Il faudra attendre le mois de juin pour revoir une 33-3 en course. Profondément modifiée (nouvelle face avant incluant un radiateur, capot plus plat et arrière affiné), la 3 litres enlève son premier succès à Zeltweg en juillet, puis récidive à Enna habillée pour la seule fois de sa carrière d'une carrosserie fermée. Retrouvant le championnat du Monde aux 1000km d'Autriche, elle dévoile en partie son potentiel en faisant jeu égal aux essais avec les Porsche 908 et les Matra 650. Une sortie prometteuse mais la fiabilité n'est toujours pas au rendez-vous.

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