Elégant avec sa robe de haute couture et propulsé par un moteur racé, le spider Giulietta s'impose dans la mémoire collective comme l'un des symboles de la "Dolce Vita". Voiture de stars ou arme favorite des playboys, elle bénéficia d'une incroyable cote d'amour de l'autre côté des Alpes qui lui valut d'être surnommée la petite fiancée de l'Italie.

"La petite fiancée de l'Italie"

Durement éprouvée par la seconde guerre mondiale, Alfa Romeo retrouve doucement le chemin de la prospérité à l'aube des années cinquante. Si la nouvelle 1900 ouvre la voie à la grande série, c'est la Giulietta qui va faire entrer la firme milanaise dans une ère véritablement industrielle.

Cette berline compacte dotée d'un moteur 1300à double arbre capable d'offrir des performances identiques à celles de grosses familiales deux litres se décline également en un élégant coupé dessiné par Bertone. Présenté au salon de Turin en avril 1954, ce dernier suscite un vif intérêt de la part de Max Hoffmann, grand pourvoyeur de voitures "exotiques" de la clientèle new-yorkaise aisée. Cet importateur aussi influent que prospère qui décida notamment Mercedes à produire la légendaire 300SL à portes "papillons" trouve naturellement une oreille bienveillante à l'état major milanais. Convaincu qu'un cabriolet doté d'une mécanique aussi pétillante ferait un véritable malheur outre-atlantique, il s'engage à prendre livraison de 600 exemplaires d'un futur spider dont pas la moindre ébauche n'existe encore ! Tout va alors très vite chez Alfa qui met aussitôt les studios Bertone et Pininfarina sur le projet. Ce dernier, présentant un dessin plus classique que son rival, enlève le marché à l'automne 1954. Sous le crayon magique de Pinifraina, c'est un petit chef d'oeuvre de carrosserie sportive qui vient de naître : la modernité des flancs lisses n'est rompue que par le décrochement des ailes arrière tandis que la face avant très typée Alfa s'oppose à la sobriété de la poupe effilée. Stricte deux places, superbe et élégante à l'extérieur, la Giulietta frise en revanche l'indigence tant au niveau de la finition (sièges en skaï, tole nue dans l'habitacle) que de l'équipement (absence de pare-soleil, déflecteurs fixes).

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  • La Giulia, une Alfa Romeo qui a de beaux restes


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