Vous pouvez chercher sur le net, difficile de trouver des infos sur cette Allard Farrallac (et pas Farrellac comme indiqué sur la liste des inscrits). L'auto n'est pas au catalogue Allard, les sites de propriétaires n'en font jamais mention, bref, me voilà fort dépourvu lorsque la crise fut venue. Des photos plein la carte mémoire mais pas d'infos sur l'auto. Décision est prise, je retourne le lendemain à la quête de l'Allard mystère.

Malheur. La série GTSCC a plié bagages car leur meeting a commencé dès le vendredi et la course du samedi était logiquement la dernière. J'arpente le paddock, fouine, fouille, relève les bâches, mate sous les jupes (des autos) mais rien.

Ce n'est qu'en milieu d'après midi que je découvre entrée au millimètre dans une remorque juste à sa taille, l'Allard Farrallac sanglée, prête au départ. Son pilote propriétaire s'active autour.

Tony Bianchi doit disputer une dernière course sur une BMW 1800 ti avant de repartir vers Banbury en Angleterre par la route. Je l'accoste, ose le déranger, l'homme souriant me répond, il a tout juste 2 minutes.

L'Allard Farrallac est une création unique sortie des ruines d'une J2 accidentée.

Avant de devenir celui qui offrit en pleine course sa Ferrari (en perdant ses chances d'être titré) à Juan-Manuel Fangio, Peter Collins a fait ses gammes en Angleterre sur toutes sortes d'autos. L'une d'entre elles fut une Allard J2 du début des années 50. Passée dans d'autres mains, cette auto sera gravement accidentée en 1958 et sur ses restes, va naître la Farrallac.

Farrallac pour Farrell-Allard-Cadillac.

Le pilote Don Farrell est aussi un bon mécanicien et décide reconstruire une auto largement améliorée. L'objectif premier est de lui donner une aérodynamique plus efficace en s'inspirant des lignes des Lister et autres Tojeiro de l'époque qui sont également les adversaires à battre. Techniquement, il faut également optimiser la machine.

Don Farrell a ses entrées chez Allard et c'est l'ingénieur concepteur alors en poste qui va lui dessiner un nouveau châssis tubulaire et une nouvelle épure de suspension avant (triangles), la partie arrière étant reprise sur l'auto crashée.

Pour le moteur, Don Farrell va choisir ce qui existe de plus gros, sachant que les J2 étaient déjà équipées d'un V8 cadillac 5.4l de près de 200 ch. Ce sera encore un V8 Cadillac mais avec 6.4l de cylindrée et une préparation poussée, il y a désormais 420 ch sous le capot qui secouent les 900 kg de l'engin à chaque rotation de pistons.

Selon Tony Bianchi, l'auto est très agile et très facile à conduire (sur le Paul Ricard, il conduit sur un seul rapport !!) et avant de charger ses affaires dans son Range Rover, il me glisse que s'il pouvait placer 2 plaques sur l'auto, il rentrerait sans souci en Angleterre avec !

Ah, les anglais ...