Je vous ai indiqué hier qu'en Allemagne, le gouvernement envisageait de faire passer à 10% en 2009 la proportion obligatoire de biocarburant mélangé au carburant classique pour les véhicules, contre 5% actuellement. Mais Sigmar Gabriel, le ministre de l'Environnement allemand, a confié au "Stuttgarter Zeitung" que l'Allemagne était prête à abandonner cette mesure phare d'augmenter la part des biocarburants dans les carburants traditionnels en raison d'incertitudes sur le nombre de véhicules qui ne supporteraient pas ce nouveau mélange alors appelé E10 : il y a beaucoup de véhicules âgés dans ce pays. Le gouvernement a dit qu'il annoncerait sa décision une fois que la Fédération des importateurs de voitures allemands aura publié son évaluation.

Eh bien chose dite, chose faite : l'Allemagne annonce aujourd'hui qu'elle a pris la décision d'abandonner le développement massif des biocarburants. Ce pays veut diminuer ses émissions de CO2 (40% entre 1990 et 2020) et souhaite plutôt privilégier les biocarburants de 2e génération afin d'atteindre ces objectifs. Sigmar Gabriel affirme : "Tous ensemble, nous avons sous-estimé les problèmes. La politique de l'environnement n'assume pas la responsabilité si des millions d'automobilistes doivent payer plus cher leur essence. L'E10 entraîne un surcoût. Et les automobilistes qui n'auraient pas pu mettre de l'E10 dans leur réservoir auraient dû utiliser du Super-Plus, plus coûteux. Les biocarburants devaient aider l'industrie automobile allemande à satisfaire à l'objectif fixé par la Commission européenne de 120 grammes de CO2 émis par kilomètre. Les constructeurs devront désormais trouver d'autres mesures techniques." Les derniers chiffres révèlent que plus de 3 millions de voitures en circulation en Allemagne ne peuvent pas supporter ce nouveau mélange pour des raisons techniques. Petit rappel : Sigmar Gabriel avait mis en avant que l'Allemagne y renoncerait si le nombre de véhicules ne supportant pas le mélange dépassait un million. Matthias Wissmann, président de la fédération des constructeurs allemands, mise sur les biocarburants de 2e génération. Il souligne : "Nous savons que nous devons encore faire beaucoup de chemin avec nos plus grosses voitures".

(Source : AFP Photo : EuroNews)