En Allemagne, on ne rigole pas avec l'automobile. Si bien que lorsque la puissante association des automobilistes d'outre-Rhin, connue sous le nom de ADAC, vacille, c'est tout l'univers de la voiture teutonne qui trébuche. La preuve avec cette élection de la « voiture préférée » des autochtones dont le chiffre des votes a été enjolivé.


Une conjoncture de pure forme puisque le fond n'est pas remise en cause. Car c'est bien la sacro-sainte Golf de Volkswagen qui a la préférence des Allemands. Mais ceux-ci n'ont pas été aussi nombreux qu'annoncé à la plébisciter. Selon les sources, le chiffre a carrément été multiplié par dix, si bien que c'est tout ce que compte l'Allemagne d'automobilistes qui est vent debout face à cette manipulation. L'ADAC n'a pas nié et a trouvé son coupable en la personne d'un directeur de la communication nommé Michael Ramstetter qui a dû quitter les lieux sans préavis.


Pour autant le mal est fait. Les 19 millions d'adhérents l'ont mauvaise, les 8 600 salariés de l'association sont pour le moins déçus et la classe politique s'est engouffrée dans la brèche pour taper sur l'icône. "Un club avec 19 millions d'adhérents ne peut pas se permettre une telle fraude. L'ADAC a une grosse responsabilité" a par exemple déclaré Anton Hofreiter, chef du parti d'opposition Vert et spécialiste des questions de transports.


A un moment où l'association, qui défend les intérêts des automobilistes dans les discussions politiques, s'apprête à monter au créneau sur l'introduction d'un péage sur les autoroutes, l'affaire ne pouvait pas tomber plus mal. En contre feu, l'ADAC a juré que ses instances dirigeantes n'étaient pas au courant de la manipulation et a promis d'"élaborer un processus sous contrôle notarial".