La rue de Rennes est considérée comme l’un des axes les plus accidentogènes de la capitale, et les cyclistes, dont le nombre d’accidents a explosé depuis 2006 avec notamment l’arrivée du Vélib’, n’auront pas de piste dédiée. Qu’en pensent les principaux intéressés ?

L’aménagement de la rue de Rennes d’Annick Lepetit, qui sera soumis en juillet prochain au Conseil de Paris, prévoit une réduction du nombre de voies carrossables pour la rue de Rennes : deux voies (l’une ascendante, l’autre descendante) devront être partagées par tous les véhicules, à savoir voitures, bus, taxis, cyclistes… Les transports en commun n’auront plus de voie dédiée, car les deux actuellement en place seront reconverties en trottoirs pour élargir l’espace réservé aux piétons. Malgré l’élargissement des trottoirs, aucune piste n’est prévue dessus pour les cyclistes, qui devront partager la route avec les véhicules motorisés.

Pas de contestation de la part du cycliste, mais à condition…

Les embouteillages futurs créent déjà la polémique chez les riverains et les élus. Mais qu’en pensent les cyclistes ? Partager la même voie avec voitures, taxis et bus ne va pas rendre la rue de Rennes encore plus accidentogène pour eux ?

Christine Lambert, présidente de Mieux se déplacer à bicyclette (association visant la promotion du transport à vélo), déclare : « Partager la chaussée avec d’autres moyens de transport ne nous pose pas de problème. (…) Ce qui nous importe, c’est de gommer le différentiel de vitesse de pointe. Les autos accélèrent, doublent les vélos, puis freinent aux carrefours et se retrouvent finalement côte à côte avec les cyclistes aux feux, mais cela crée des situations accidentogènes ? Si la vitesse est limitée à 30 km/h ou si les bus donnent le tempo de la vitesse sur cette voie, en interdisant leur dépassement, nous n’aurons pas de problème avec ce plan de rénovation de la rue de Rennes. »

La rue de Rennes va devenir un enfer pour tous les usagers, et force est de constater que les embouteillages générés ne vont pas améliorer la qualité de l’air. Réduire la place aux véhicules ne va pas empêcher les gens de vouloir l’emprunter. Peut-être que la création d’un quartier piéton aurait été meilleur d’un point de vue environnemental : pourquoi faire les choses à moitié ?