Avec l’environnement, les transports parisiens ont été l’un des thèmes majeurs de la campagne de Bertrand Delanoë pour les Municipales 2008. Plus d’un mois après les élections, les transports demeurent une priorité à la Mairie de Paris. Voici les évolutions que la Ville souhaite apporter sur ce sujet.

Circulation automobile, voirie et piétons

L’objectif n’a pas changé depuis la mandature précédente : il y a nécessité de diminuer la circulation automobile dans Paris intra-muros, notamment pour fluidifier le trafic et faire chuter la pollution de l’air. Mais de précédents aménagements de voirie n’ont pas été heureux. D’après Annick Lepetit, adjointe PS de Bertrand Delanoë : « le maire s’est engagé à revoir l’aménagement sur les boulevards Port-Royal (Ve) et Saint-Marcel (XIIIe). Les services de la Ville sont en train d’y travailler. Il faut voir ce que nous pouvons faire pour les piétons, qui rencontrent beaucoup de difficultés. Sinon, nous avons deux projets dont il faut lancer des études approfondies : la place de la République (IIIe) et l’avenue de Clichy (XVIIe). Sur cette dernière, qui pénètre dans Paris, il faut réfléchir avec clair-voyance : l’idée n’est pas de déverser le flot de voitures dans les quartiers alentour » (source : 20minutes du jeudi 3 avril 2008).

Outre la voiture, les taxis ne sont pas en reste : pour aider les artisans, la Ville a proposé la création d’une agence de taxis, très attendue par les professionnels.

Les cars de tourisme sont sur la sellette : devant le « laisser-aller », la réduction de leur nombre est actuellement en pour-parler.

Autolib’

Pour diminuer la voiture à Paris, la priorité sera faite sur la proposition phare de B. Delanoë : Autolib’. Les constructeurs commencent peu à peu à répondre à l’appel d’offres lancé par la Ville : le constructeur norvégien Th!nk a déjà proposé une petite citadine électrique au salon de Genève, qui pourrait séduire les futurs utilisateurs du service (voir news).

Deux-roues motorisés

Même si les aménagements n’ont pas fait l’unanimité, force est de constater que les chiffres sont flatteurs pour la mairie : on note une réduction de la voiture de l’ordre de – 21,5% depuis 2001… au profit du deux-roues motorisés, qui ont vu leur nombre augmenter de + 30% depuis six ans. L’accidentologie étant la plus forte pour les motos et les scooters, nombreux sont ceux qui demandent plus de vigilance de la part des automobilistes et l’accès aux couloirs de bus au même titre que les cyclistes. Ce n’est malheureusement pas pour tout de suite… De plus, les 19 400 places de stationnement destinées aux deux-roues motorisés ne suffisent plus, et les PV de 35 euros fleurissent sur les selles. Françoise de Panafieu (UMP) et Marielle de Sarnez (Modem) ont envisagé d’ouvrir les parkings souterrains aux deux-roues motorisés, mais pour l’instant la Mairie de Paris ne communique pas sur le sujet.

Vélo et circulations douces

L’apparition du Vélib’ a été saluée par beaucoup… mais les mécontents se font entendre de plus en plus : les 15 000 vélos de JC Decaux et ses 1451 stations provoque des critiques, surtout de la part des automobilistes. En effet, les stations occupent la place d’anciens stationnement auto, moto et même vélos particuliers. Malgré ces désagréments, le vélo se porte bien : la Mairie pense mettre à la disposition des usagers les 20 000 vélos prévus à l’origine avec JC Decaux dès avril prochain. En plus du vélo en libre-service, les ventes de vélo de ville ont elles-aussi explosé (+35% !). Devant ce récent engouement, Annick Lepetit souhaite rajouter 200 kilomètres de pistes cyclables à Paris, surtout sur les axes dangereux. Sinon, d’autres circulations douces continuent de se développer : navettes fluviales, cyclo-pousses…

Tramway

Le tramway des Maréchaux a obtenu le succès espéré : son prolongement jusqu’à la porte de la Chapelle est très attendu, et l’extension jusqu’à la porte d’Asnières est plus que jamais d’actualité. Une enquête publique est menée jusqu’au 7 juin prochain pour recueillir les idées des Parisiens. Annick Lepetit attend un engagement de l’Etat pour accélérer le projet, surtout d’un point de vue financier.

Projet Métrophérique

D’après l’adjointe du maire chargée des transports, Métrophérique est un projet « positif », mais la question du financement pose problème : « La Ville participera, mais quelle est la position de l’Etat ? On nous dit que les caisses sont vides, mais nous n’accepterons pas qu’il n’y contribue pas. Je ne ferme aucune porte, notamment un partenariat public-privé, un grand emprunt populaire, tout est possible. Il se peut aussi que les entreprises acceptent de verser plus, en échange d’améliorations réelles pour leurs salariés ». Les caisses vides ? On a déjà entendu ça quelque part…