Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant l'annonçait hier : tant qu'un accord découlant d'une concertation n'aura pas été trouvé, le démontage des panneaux avertisseurs de radars serait suspendu. Une décision qui fait suite à un courrier écrit par 70 députés UMP opposés aux récentes mesures prises par le gouvernement pour la sécurité routière. Pour les associations de familles de victimes de la route, un pareil recul est impensable.


Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière interrogée à ce sujet par l'AFP, le message envoyé aux usagers est contradictoire et risque fort de rendre « impossible l'objectif de Nicolas Sarkozy d'avoir moins de 3 000 morts sur les routes en 2012 ». Elle met également en cause le manque d'expertise dans ces prises de décisions hâtives. « Les parlementaires UMP qui ont obtenu cette concession du gouvernement sans aucune concertation ou consultation des experts sont les mêmes qui se plaignaient du manque de concertation du gouvernement », poursuit-elle. « Les experts avaient prévenu que si l'on envoyait un mauvais message aux Français sur l'assouplissement des règles pour le permis à points, la mortalité sur les routes allait remonter, et c'est qui s'est produit ». Et pas de pitié pour les fabricants d'avertisseurs de radars, désormais réunis dans une association appelée Association Française des Fournisseurs et utilisateurs de Technologies d'Aide à la Conduite (AFFTAC) et qui appellent désormais à un blocage des routes le 2 juin. « Nous espérons que le gouvernement restera inflexible sur l'interdiction des avertisseurs de radars », conclut la présidente de la LCVR.


Le vice-président de Victimes et Citoyens, Vincent Julé, revenait pour sa part sur l'installation de radars pédagogiques annoncée dimanche par Claude Guéant. « On remplace un panneau par une autre sorte de panneau. Alors, faisons des économies, laissons les panneaux. Nous espérons que ce n'est pas une volte-face, pas une remise en cause des décisions courageuses qu'avait prises le gouvernement à un an des élections ». Et côté avertisseurs de radars, lui et Madame Perrichon semblent sur la même longueur d'onde ; il espère en effet que le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision de les interdire.


Source Le Point.