Alors que la presse s'est rapidement emparée du nouveau cas de suicide d'un employé du Technocentre (à son domicile), l'inspection du travail vient de jeter un autre petit pavé dans la mare de la direction de Renault en dénonçant une pratique jugée contraire aux droits fondamentaux des salariés. Le rapport a été rendu public par la CGT.

L'inspecteur met en lumière un système organisé au sein de la hiérarchie de l'usine de Cléon qui doit inciter les salariés en arrêt de travail à renoncer à une partie des jours accordés par les médecins.

En auditionnant 41 des 58 employés ayant subi un arrêt de travail entre janvier 2005 et mars 2007, l'inspection du travail a relevé que 85% des personnes ayant eu un arrêt de travail prescrit par une structure extérieure à l'usine (il y a des médecins dans l'usine ?) se sont vus proposer un "poste aménagé" les jours suivants. L'inspecteur remarque que l'objectif principal de cette proposition est que l'arrêt de travail ne soit pas effectué.

Il note également que si la hiérarchie proche du salarié est mise en cause, c'est qu'elle cherche à respecter des objectifs que la direction générale lui a fixé. Ce système de pression visant à empêcher un employé d'effectuer son arrêt de travail est une atteinte grave aux droits des salariés, poursuit il et il demande que ce genre de pratique cesse à l'avenir et que plus aucune demande de renoncement à un arrêt de travail médical ne soit prononcée !

Bref, tout ceci ne tombe pas vraiment bien pour les dirigeants de Renault qui tentent (vainement) de calmer les bruissements au sein de l'entreprise contestant la politique d'objectifs à tout crin imprimée par Carlos Ghosn.

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