Repères

Production :

DEPUIS 2004

Puissance :

450 à 477 ch

Cote 2012 : a partir de 70 000 €

Des nuances importantes, car depuis son lancement en juillet 2004, la DB9 ne cesse d’évoluer. Sa robe gracieuse, qui repose sur un moderne châssis en aluminium extrudé, abrite un noble V12 5.9 emprunté à la Vanquish, développant 450 ch. Une puissance un peu « juste » pour ce gros coupé 2+2 qui accuse au minimum 1 710 kg à vide sur la balance (1 760 kg avec la boîte automatique à 6 rapports). Car plutôt que de jouer à la sportive pure et dure, la DB9 privilégie les joies du Grand Tourisme.

Les choses se gâtent un peu avec la Volante, certes très glamour, mais alourdie de près de 150 kg (1 908 kg !). Du coup, pour conserver une certaine hiérarchie depuis l’introduction de la V8, Aston a revu à la hausse la puissance du V12, en le poussant à 477 ch en 2008. Cela profite aux performances, de haute volée (306 km/h contre 294 km/h maxi), et le couple y gagne un peu (60 mkg à 5 000 tr/mn contre 58,1). A cette occasion, les trains roulants progressent, avec l’apparition de renforts dans la coque au niveau des trains avant et arrière. Mais pour bénéficier d’une DB9 encore plus dynamique, il faudra se tourner vers un modèle restylé, apparu en 2010. Qu’importe finalement le millésime : le flacon reste juste irrésistible, et cette GT, parfaite pour filer à l’anglaise, restera éternellement une superbe voiture…


Sur la route


Autant être direct : l’Aston Martin DB9 est une voiture de sport, et non une sportive. La nuance a son importance, car malgré son blason prestigieux, la noblesse de sa mécanique et les performances annoncées (plus ou moins 300 km/h), le commun des mortels pourrait penser exactement le contraire. Déjà, en prenant place dans ce cocon ouaté, à la présentation incomparable, on comprend que la DB9 met d’abord l’accent sur le confort. Question ambiance, la très cosy DB9 fait un sans-faute. Compteurs métallisés magnifiques (mais pas très lisibles), cuir surpiqué à tous les étages, moquette épaisse et console laquée « black piano » sont de rigueur. Rien ne manque, sinon un peu plus d’espace aux places arrière, celles-ci étant vraiment ridicules vu l’encombrement respectable de ce coupé (4m71).


Aston Martin DB9 : un diamant est éternel

En ordre de marche, la belle anglaise séduit plus par la sonorité communicative de son V12 et ses belles accélérations que par ses qualités dynamiques, en retrait de la concurrence. La faute d’abord à un poids conséquent, ce qui se ressent tant dans la direction, un peu « collante », qu’au niveau du freinage, peu endurant. Mais le principal grief est à mettre au crédit de sa boîte automatique à 6 rapports (Sport tronic), dotée d’un antique convertisseur, lent et peu réactif. Un tue-l’amour, auquel on peut remédier en optant pour l’excellente boîte mécanique, elle aussi à 6 rapports. Malheureusement, celle-ci se fait rare en neuf… et donc en occasion. Il faudra par conséquent se résoudre à accepter la vraie nature de la DB9 : vivre le Grand Tourisme, en majuscules !


A vérifier avant d’acheter


Absolument tout, car les pièces détachées et la main-d’œuvre restent chères en cas d’avarie. Le V12 est réputé fiable (distribution par chaîne), sous réserve qu’il soit bien traité et révisé régulièrement, dans les règles de l’art (tous les 16 000 km ou une fois par an). La gestion capricieuse de la boîte Sport tronic, en particulier sur les premiers millésimes (jusqu’en 2005), peut poser problème. Sans égaler les références du marché, cette boîte auto (à vidanger tous les 5 ans avec le pont) gagne en agrément au fil des évolutions techniques : en 2008 d’abord, et en 2010 notamment. Cette BVA est réputée fiable si le véhicule n'a pas perdu d'huile de transmission. Mais certaines durits (sur les premiers modèles) ont tendances à se craqueler et à fuir. Le niveau d'huile est très important pour éviter de faire surchauffer la boîte. L’auto étant lourde, elle fatigue prématurément, en cas de conduite sportive, les éléments d’usure tels que les pneus ou les freins. Dans ce cas, voiler les disques n’est pas rare (jeu à 500 €, sans la pose).

L’intérieur, réputé fragile au niveau des cuirs, doit également mériter toute votre attention (exposition au soleil déconseillée). Pour bien faire, l’auto étant basse et vulnérable, mettez-la sur un pont pour l’ausculter sous toutes les coutures (soubassements, état de la structure en aluminium extrudé), puis essayez-la. Limitez votre achat à un exemplaire irréprochable, suivi rigoureusement depuis sa première immatriculation (carnet d’entretien à jour et factures correspondantes à l’appui).


Aston Martin DB9 : un diamant est éternel


Notre version préférée


Nous serons tentés de dire l’exemplaire qui a d’abord été parfaitement suivi et entretenu, car honnêtement, à l’usage, la différence de puissance entre la version de 450 ch et celle de 477 ch n’est pas flagrante. Mais à choisir, nous vous conseillons une version restylée, du millésime 2010. L’aérodynamique est peaufinée (bas de caisse redessinés), l’esthétique légèrement revue et corrigée (phares et feux), mais surtout elle adopte de série une convaincante suspension pilotée à 2 modes. Cela change tout, l’auto offrant enfin un bon compromis entre confort et tenue de route. Mieux : la gestion de la boîte automatique, lente et perfectible à ses débuts, se fait bien plus convaincante.

Mais cette ultime DB9, qui est la plus désirable, reste évidemment la plus chère, parce que encore assez récente. A moins d’être prêt à dépenser près de 130 000 €, il faudra donc revoir vos ambitions à la baisse pour rouler dans une DB9 plus « abordable ». Un coupé du premier millésime (2004-2005), plus léger et dynamique qu’un cabriolet, sera à vous pour 70 000 € environ. Le cabriolet Volante, assez confidentiel, s’affiche logiquement à des prix plus élevés (à partir de 90 000 € environ). Reste l’idéal : une belle DB9 coupé, équipée de la boîte mécanique, ce qui augmente sensiblement l’agrément de conduite… mais pas forcément les prix !



Aston Martin DB9 : un diamant est éternel

Fiche technique : Aston Martin DB9 (2012)


Moteur

12 cylindres en V, 48 soupapes

Cylindrée (cm3)

5 935

Couple maxi (Nm à tr/mn)

600 à 5 000

Puissance maxi (ch à tr/mn)

477 à 6 000

Alimentation

injection multipoint

Distribution

par chaîne

Transmission

aux roues arrière. Boîte automatique ou mécanique à 6 rapports

Direction

à crémaillère, à assistance variable

Freinage

4 disques ventilés

Dimensions (L x l x h en m)

4,71 x 1,88 x 1,27

Poids à vide (kg)

1 800

Pneumatiques (AV-AR)

235/40 R 19 – 275/35 R 19

0 à 100 km/h (sec)

4,8

Vitesse maxi (km/h)

306



On aime

  • Design superbe et intemporel
  • Moteur puissant et envoûtant
  • Ambiance intérieure
  • Performances
  • Blason prestigieux




On aime moins

  • Prix d’achat et entretien prohibitifs
  • Poids trop élevé
  • Plus GT que sportive
  • Fiabilité imparfaite
  • Rapport encombrement/habitabilité



Indémodable sur le plan du style, la sculpturale DB9 subit en revanche une concurrence plus jeune et dynamique… y compris en interne, avec les « petites » V8 plus sympas à conduire et moins chères, mais aussi avec les méchantes Vantage et DBS. Et que dire des nouvelles Porsche 911, Audi R8 V10 ou Ferrari FF, qui survolent littéralement les débats ? Dès lors, on se demande bien pourquoi la vieillissante DB9 est maintenue au catalogue. Mais il suffit d’en apercevoir une au coin de la rue et d’entendre le feulement de son V12 pour que le charme agisse instantanément et que ces considérations rationnelles s’envolent…









Vous pouvez lire les articles des précédents collector



Renault Avantime

Il n’y a pas si longtemps, Renault était un « créateur d’automobiles » qui se risquait à défricher de nouveaux segments. Le singulier « coupé-space » Avantime, concept toujours unique à ce jour, en est le meilleur exemple. Dommage que la clientèle l’ait boudé : l’Avantime a disparu avant l’heure…





Mercedes SLK

Le Mercedes SLK (c’est un garçon !), a remis au goût du jour le système du toit en dur rétractable. En passant en un clic de coupé à cabriolet, ce premier SLK sait ainsi jouer au transformiste, mais aussi en passant des sages 4 cylindres aux suaves V6, ce qui change radicalement la conduite...






Ford GT

En marge des populaires Mondeo et Focus, Ford sait, de temps à autres, se lâcher, et revisiter avec un certain bonheur son riche passé. Ainsi, après les Thunderbird et Mustang remisent au goût du jour, le géant américain a ressuscité en 2006 la mythique GT 40. Baptisé sobrement « GT », ce monstre est d’ores et déjà une supercar de légende…