OCDE L'Observateur a fait un article très intéressant et instructif sur les énergies renouvelables : vous allez tout savoir rapidement sur ce sujet. Les principales sources d'énergies renouvelables sont l'hydraulique, la biomasse et les déchets, l'éolien, la géothermie, le solaire et les énergies marémotrice et houlomotrice. L'hydroélectricité et la biomasse sont les plus exploitées et l'utilisation de l'énergie éolienne progresse rapidement. En 2004, ces énergies renouvelables, biocarburants compris, ont couvert environ 13 % de la demande mondiale d'énergie primaire. La demande mondiale d'électricité et la demande d'énergie pour les transports augmentent rapidement. Les énergies renouvelables ne sont pas encore en mesure d'égaler la densité énergétique des combustibles fossiles, et elles nécessitent de vastes superficies de terres notamment pour produire des panneaux solaires. De l'énergie solaire à l'hydraulique, ces sources ne sont pas également réparties et leur fourniture peut être irrégulière. Par contre, les technologies et le savoir-faire s'améliorent, et la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique global a déjà commencé à augmenter. Associées à des politiques de maîtrise de la demande dans les entreprises et les résidences, elles pourraient assainir la situation d'ici 2030.

La majeure partie de la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables est hydroélectrique : sa part atteindra 16 % de la production totale en 2030, contre moins de 10 % pour toutes les autres sources renouvelables confondues. Certaines ressources hydrauliques sont sous-exploitées, un tiers seulement du potentiel mondial étant actuellement utilisé. Une expansion supplémentaire pourrait venir du monde en développement, mais à cause de contraintes de capacité, la part de l'hydraulique dans les approvisionnements électriques totaux n'augmentera pas beaucoup d'ici 2030, d'après le scénario des politiques alternatives de l'AIE, même avec de nouvelles politiques. La part du pétrole dans la production d'électricité, par exemple, tomberait de 7 % en 2004 à 2,9 % en 2030. L'apport des autres énergies renouvelables sera près de huit fois supérieur à son niveau actuel, notamment grâce au développement de l'énergie éolienne et de la biomasse.

Ces prévisions sont réalistes. Les coûts de recherche-développement pour perfectionner les technologies sont élevés, mais ils iront en diminuant avec le progrès technologique. Lorsque plus du quart de la nouvelle capacité électrique fonctionnera aux énergies renouvelables, le coût du développement serait de 2 300 milliards de dollars (en dollars de l'année 2005), soit environ la moitié de l'investissement dans la production électricité des 25 prochaines années. Il existe cependant des limites aux promesses offertes par les énergies renouvelables. D'abord, les pays en développement ne seront probablement pas en mesure de les utiliser à grande échelle pour couvrir leurs besoins sans passer par l'étape des énergies conventionnelles comme le charbon. Néanmoins, les énergies renouvelables permettront un meilleur bouquet énergétique, et pourront limiter la consommation de certaines formes de biomasse peu salubres, comme le bois et le charbon brûlés dans des poêles peu performants, qui tuent chaque année près de 2 millions de personnes selon l'AIE. De toutes façons, la croissance rapide de pays comme l'Inde et la Chine réclame des densités d'énergie supérieures à celles que peuvent offrir actuellement les énergies renouvelables. Ces pays commencent à élaborer des politiques en faveur des énergies renouvelables, notamment pour réduire la pollution.

Les énergies renouvelables sont-elles propres ?

Les énergies renouvelables sont relativement respectueuses de l'environnement mais pas dépourvues d'empreinte écologique. Elles sont très gourmandes en terres, même si les installations classiques comme les oléoducs, les gazoducs et les raffineries de pétrole occupent aussi de l'espace. La production de biocarburants pourrait réduire les cultures alimentaires, ce qui est problématique en période de croissance démographique. Par ailleurs, la production d'éthanol à base de maïs porte atteinte à la qualité des sols et consomme beaucoup d'eau. Alors que les biocarburants peuvent contribuer à la pureté de l'air en réduisant les émissions, comme c'est le cas au Brésil, il arrive aussi que les carburants hybrides soient utilisés dans des véhicules très gourmands, dont les émissions de CO2 restent élevées par rapport à celles d'autres véhicules.

Même l'énergie hydroélectrique émet beaucoup de CO2 et de méthane lorsque la végétation submergée se décompose après le remplissage des réservoirs. Au fil du temps, les variations du niveau d'eau permettent la croissance d'une nouvelle végétation qui, lorsqu'elle est engloutie, subit une décomposition sans oxygène, d'où la production de méthane que les turbines des barrages, en brassant l'eau, renvoient dans l'atmosphère. Or, le pouvoir de réchauffement du méthane est 21 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone. Par ailleurs, nous connaissons les coûts environnementaux des combustibles fossiles, mais certains effets secondaires des énergies nouvelles sont encore inconnus. L'impact local des installations solaires ou éoliennes sur les habitats ou la végétation, voire sur les caractéristiques climatiques, est encore à l'étude. Les énergies renouvelables ont beau être séduisantes et propres, elles ne rendront pas le monde parfait.

Elles sont cependant en vogue, provoquant l'enthousiasme et la création de débouchés, sans parler des valorisations boursières élevées. Comme toujours, les pays dotés d'un environnement propice aux entreprises en tirent bénéfice en premier. Au Royaume-Uni, où les énergies renouvelables ont reçu d'emblée un soutien politique, l'Alternative Investment Market (AIM) londonien compte déjà 20 entreprises cotées dont la capitalisation boursière cumulée avoisine 1,5 milliard de livres sterling. L'éolien et le solaire attirent aussi de grandes entreprises, notamment dans les secteurs de l'automobile et de l'énergie. British Petroleum (BP) a annoncé son intention d'investir 1,8 milliard de dollars dans le solaire photovoltaïque au cours des trois prochaines années. Ce sont de bonnes nouvelles pour l'industrie de l'énergie et les petites entreprises innovantes, ainsi que pour les sociétés sous-traitantes d'ingénierie, de construction et des technologies classiques. De nouvelles entreprises naîtront probablement, et elles défieront les grands et rigides opérateurs historiques de réseaux : les technologies plus légères permettent une fourniture d'énergie plus souple à un niveau plus local. Il faudra établir une réglementation favorable à cet égard.