Le jour du 1er février était devenu clivant. Pour le gouvernement, il était comme un symbole. Alors, il a décidé de surseoir, c'est le terme, à la hausse des péages autoroutiers de 0,57% qui devait se produire à cette échéance. Les tarifs des péages devaient augmenter au 1er février, en répercussion de l'inflation, des investissements et de l'augmentation de la redevance domaniale. C'est la première fois depuis la privatisation des autoroutes que le gouvernement gèle les tarifs.


Une première donc, qu'il faut souligner. Tout le monde attend les conclusions d'un groupe de travail constitué sur l'avenir des concessions autoroutières. Ce groupe de travail est chargé d'examiner les deux scénarios envisageables, à savoir une renégociation ou une résiliation des contrats de concession. Un point d'étape soit effectué d'ici à fin février.


Côté concessionnaires autoroutiers, on est serein. On sait que la résiliation relève du fantasme et en hommes d'affaire avisés, ils attendent la renégociation. Paradoxalement, ils ne sont pas hostiles à un gel des tarifs, mais à condition qu'ils puissent lisser dans le temps les hausses prévues par contrat et que cette annonce s'inscrive dans le cadre d'un accord global sur les relations entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes. Pour faire court, surseoir, en la circonstance, c'est reculer pour mieux sauter dans un gouffre plus profond.