Ségolène Royal nous les avait promises gratuites le week-end, jurent que les sociétés concessionnaires vont plier sous sa colère au point de renoncer à leurs juteuses rentrées d'argent, tandis que les contrats de concession pourraient bien être dénoncés. Pour ce cas, ce qui se passe avec feue l'Ecotaxe et la facture à payer de l'abandon refroidit les ardeurs des cabinets ministériels. Pourtant, il va bien falloir donner le change après avoir allumé le feu. Comment ? Par un joli tour de passe-passe qui fera passer à la caisse non seulement le plus grand nombre mais aussi les moins nantis.


L'idée est de joindre l'utile à l'agréable en entretenant l'idée d'une politique de transition énergétique que les villes vont développer avec des vignettes qui identifieraient les voitures selon leur niveau de pollution. Pourquoi ne pas étendre le concept sur les autoroutes et faire ainsi payer plus cher les véhicules qui polluent le plus ? Constituant encore le plus grand nombre, les sociétés d'autoroutes apprécieraient d'augmenter ainsi leur tarif avec une virginité morale refaite, tout en acceptant de revoir à la baisse la dîme à régler par les engins GPL et électriques pour emprunter le grand ruban. Ceux-là même qui constituent l'exception dans le trafic. Ceci pendant que la majorité au diesel sera condamnée à l'inflation des tarifs.

En somme, comme une Ecotaxe appliquée à nous tous qui n'avons pas l'avantage de constituer une corporation susceptible de pouvoir menacer d'un blocage de la circulation. Quelle belle idée. On ne parlera plus des contrats des concessions et des vilains profiteurs rentiers. Mais on causera écologie responsable et partenaires de la transition énergétique. Quant aux gueux qui n'ont d'autres moyens que de rouler avec des voitures diesel d'une autre génération, qu'ils aillent jouer leur peau sur les routes secondaires où la mortalité routière y est plus importante. Et s'ils succombent trop et trop vite, on les limitera à 80 km/h avec des radars partout. Non mais, dès fois. C'est qui le patron ?