Essai vidéo - BMW X6 xDrive ActiveHybrid : équation inédite

Essai vidéo - BMW X6 xDrive ActiveHybrid : équation inédite

 

Le X6 ActiveHybrid commercialisé avant la fin de l’année 2009 sur certain marchés et disponible en France depuis le 15 avril 2010 se révèle proche du concept dévoilé sur le stand BMW du salon de Francfort en septembre 2007. Pour BMW, la technologie hybride reste l’une des voies parmi d’autres permettant de réduire la consommation de carburant et les émissions, mais avec la volonté de ne pas pénaliser le plaisir de conduire. D’où un X6 ActiveHybrid à technologie full-hybrid qui semble sur le papier privilégier les performances à la baisse de la consommation et des émissions (environ 20 pour cent revendiqué par BMW).

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Avec ses 485 ch et un couple pharaonique culminant à 780 Newtons-mètre, il ne faut pas y voir un concurrent au crossover Lexus RX450h (puissance totale de 299 ch), ni aux Volkswagen Touareg/ Porsche Cayenne hybride parallèle aux 374 ch et 550 Nm cumulés, ou au Mercedes ML 450 HYBRID (340 ch et 517 Nm). Pas meme au monstrueux Cadillac Escalade hybride lui aussi équipé d’un V8. Il n’est pas non plus une alternative aux versions Diesel du X6, moins performants et bien plus économiques au poste carburant. Le X6 xDrive 40d 306 ch (qui remplacera le 35d de 286 ch en juillet 2010) est sensiblement moins véloce que l’ActiveHybrid (1,3 secondes de  plus sur le 0 à 100 km/h), mais affiche une consommation en cycle mixte inférieure de 2,4 l/100, et plus encore en réalité à la pompe, le tout pour un prix d’achat inférieur de plus de 30 000 €.

Du type hybride complet, le X6 ActiveHybrid associe un V8 essence et deux moteurs électriques. La technologie BMW ActiveHybrid permet de rouler soit en tout électrique, soit avec le seul moteur thermique ou encore en associant les  deux modes de propulsion.

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Rouler en mode purement électrique est ici tout à fait possible jusqu’à une vitesse de 60 km/h. Aux environs de 50 km/h sur le plat, nous avons effectivement  tenu près de trois kilomètres sans aucune émission de CO2, comme l’annonce le constructeur. Le moteur thermique est mis en route en fonction de la charge requise et automatiquement  mis en veille en décélération à des vitesses inférieures à 65 km/h. Tout cela se passe sans le moindre à-coups et ne perturbe en rien la conduite. Le système retenu sur le X6 ActiveHybrid se compose du V8 à technologie BMW TwinPower Turbo emprunté au X6 50i de 300 kW (407 ch) et de deux moteurs électriques synchrones délivrant respectivement 67 kW (91 ch) et 63 kW (86 ch).

 

Le X6 ActiveHybrid passe en 5,6 secondes de 0 à 100 km/h contre 5,4 secondes pour le X6 xDrive 50i. Aie, où sont passés les 78 ch et 180 Nm supplémentaires ? En grande partie effacée sur cet exercice par l’embonpoint de 260 kilos, mais quasi-égalité sur le 1000 m D.A. franchi en moins de 25 secondes. En reprises et en agrément général, l’hybride gagne quelques points sur la version essence. La vitesse maximale est bridée à 236 km/h par l’électronique (250 km/h en association avec le pack sport optionnel, ce qui lui permet ainsi de faire jeu égal avec le X6 50i).

 

L’hybridation devrait permettre d’abaisser la consommation d’essence et les émissions de CO2 de 20% , toujours par rapport au X6 xDrive 50i donné pour 12,5 l/100 en cycle mixte et 292 g/km. Sur le papier,  les comptes sont bons avec une consommation moyenne selon le cycle mixte de 9,9 litres et des émissions de CO2 de 231 grammes par kilomètre qui ont l’insigne mérite d’éviter les super malus annualisé de 2 600 euros. Sur notre essai effectué sur des routes vallonnées assez favorable à l’hybride, les différents relevés indiquaient une baisse de 10 à 15 %, avec une moyenne en conduite raisonnablement dynamique à 14 l/100. Nous n’avons malheureusement pas effectué de trajets urbains où l’ ActiveHybrid devrait enregistrer au moins les 20 % promis. On peut donc en conclure provisoirement une très bon rapport performaces/consommation, mais sans etre exceptionnel.


Quelques contre-indications


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Si au freinage, la récupération de l’énergie cinétique (jusqu’à 25 fois supérieure à celle des autres modèles BMW) laisse une bien meilleure sensation à la pédale que sur la plupart des autres modèles hybrides, le X6 vert patit toutefois de quelques inconvénients. Sa masse supplémentaire –bien répartie entre les deux trains- engendre une plus forte inertie en virage, ce qui se ressent forcément en conduite dynamique. Il nous paraît également un peu plus sous-amorti que les versions classiques, ce qui peut provoquer quelques percussions au niveau du train avant en conduite active sur route bosselée. Heureusement, le confort de suspension reste de bon aloi la plupart du temps meme si le X6 ActiveHybrid n’a pas droit à l’option Adaptative Drive avec amortissement EDC. Plus dommageable, il ne peut pas disposer du Contrôle Dynamique de la Transmission (CDT), autrement dit du différentiel arrière actif (anciennement DPC) étrenné par le X6 à sa commercialisation en 2008. Ce système, en plus de sa fonction de différentiel classique, peut moduler le couple entre les roues droite et gauche du train arrière afin d’accroitre l’agilité du véhicule et de contrôler plus aisément les phases de sous-virages et de survirages. Le X6 hybride conserve toutefois une vraie transmission intégrale en permanence xDrive qui lui permettra d’accéder sans encombre à sa station de ski préférée par tous les temps. 

 

L’extérieur du X6 ActiveHybrid se distingue des autres versions surtout par son capot moteur bombé, des monogrammes «ActiveHybrid» sur la baguette ornant le hayon ainsi que les portes avant, des caches de marchepied siglés «BMW ActiveHybrid» du côté conducteur et passager, ou ses jantes en alliage léger de 20 pouces au look Streamline aérodynamiquement optimisé, mais bien d'autres sont disponibles en option.

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Les aspects pratiques (peu développés : accès aux places arrière difficile, seuil d’accès au coffre à 80 cm du sol, deux places à l'arrière uniquement) du X6 sont peu touchés par l’hybridation. Seul le logement sous le plancher de coffre occupé par la batterie haute tension réduit la capacité de chargement d’une centaine de litres, à 470 litres.



A ces quelques handicaps, il faut ajouter le prix, 20 600 € au dessus de la version 50i du X6, à niveau d’équipement équivalent (Exclusive). Voilà qui devrait freiner les ardeurs écolos de la clientèle en France. D’un autre point de vue, ce tarif élevé garantit à l’acheteur une certaine exclusivité, puisque le X6 ActiveHybrid ne dépassera guère 300 immatriculations sur toute sa durée de commercialisation dans l’hexagone.