Aujourd'hui comme tous les 22 avril depuis 40 ans est célébré l'Earth Day, le jour de la Terre, un événement écolo qui vise à promouvoir dans le monde entier les actions de protection de l'environnement. Un jour qui, ironiquement, coïncide désormais à deux jours près avec l'anniversaire de la catastrophe survenue l'an dernier sur la plateforme exploitée BP. Un an après, l'affaire n'est toujours pas résolue et le coût environnemental reste difficile à évaluer.


Le 20 avril 2010, la plateforme Deepwater Horizon exploitée par le pétrolier britannique BP explosait, entraînant la mort de 11 ouvriers et la dispersion durant 87 jours de l'équivalent de 4 millions de barils de brut. Depuis, 500 000 personnes ont réclamé un dédommagement, prélevé sur un fonds de 20 milliards de dollars mis en place par BP. Mais le pétrolier refuse d'endosser seul la responsabilité et c'est pourquoi il se tourne aujourd'hui vers trois de ses prestataires, qu'il accuse de négligence et à qui il réclame 40 milliards de dollars.


Premier concerné Transocean, propriétaire de la plateforme. BP l'accuse d'avoir mis en place des systèmes de sécurité et des procédures de contrôle peu fiables. Vient ensuite la société Cameron International, accusée d'avoir vendu à BP un système anti explosion défectueux. Dernier incriminé Halliburton, fournisseur de ciment, que BP accuse de fraude, de négligence et dissimulation de faits matériels en lien avec son travail sur la plateforme. « La conduite malhonnête d'Halliburton, ses erreurs et ses omissions, sa dissimulation et sa fraude ont causé et/ou contribué à l'accident de Deepwater Horizon », peut-on lire dans la plainte déposée contre l'entreprise. Des accusations qui ne plaisent bien évidemment pas aux trois concernés ; « Deepwater Horizon était une plate-forme de forage parmi les meilleures au monde », se défend Transocean, « dotée d'une équipe de haut-vol qui a été mise en danger par BP, l'opérateur du puits Macondo, à travers toute une série d'économies qui ont augmenté les risques ».


Une situation qui n'a pourtant pas incité BP à faire profil bas. Le pétrolier se lance actuellement dans l'extraction de sables bitumeux au Canada, une technique hautement périlleuse pour l'environnement que les associations tentent depuis longtemps de faire interdire. De quoi énerver les communautés directement affectées par les conséquences de la marée noire ; hier, la première assemblée générale de BP depuis la marée noire a été le théâtre d'altercations entre les représentants du pétrolier et des pêcheurs américains venus protester contre la lenteur des opérations de nettoyage.


Le montant de la catastrophe écologique a été évaluée à 40 milliards de dollars pour BP qui, s'il a vu son action baisser après l'explosion, commence aujourd'hui à se remettre en profitant de la hausse du cours du pétrole.