Si l’info émane du Parisien, elle a été amplement reprise toute la journée d’hier. Haro sur Bibendum, qui aurait une fondation au Liechtenstein, laquelle serait dotée de 400 millions d’euros, lesquels pourraient constituer une réserve de fonds occulte. Le tout au conditionnel. En la matière, on n’est jamais sûr de rien… Immédiatement, le groupe Michelin a nié toute implication proche ou lointaine dans ladite fondation, ajoutant même qu’il envisageait le dépôt d’une plainte pour diffamation. Vraiment très fâché, Bibendum. La famille Michelin, elle, reconnaît l’existence de Copa, "une fondation créée par ses aïeux dans la période entre les deux guerres. Cette fondation était dédiée à financer des oeuvres humanitaires, ce qu'elle poursuit", dit le communiqué de son avocat Olivier Metzner. Une enquête judiciaire étant en cours, il se passera encore bien du temps avant que nous n’ayons (peut-être) le fin mot de l’affaire. C’est certainement pour ça -et probablement aussi faute de faits nouveaux- qu’aujourd’hui le buzz s’est grandement calmé, voire éteint. Une goutte d'eau dans la mer Au final, que l’un ou l’autre détienne la Fondation, franchement, on s’en fiche un peu. Pareil pour les 400 millions d’euros. Bien sûr, on préférerait qu’ils servent à faire baisser le prix de nos pneus, ou qu’ils aboutissent dans la poche de vrais nécessiteux, plutôt que dans le budget caviar de quelques riches rentiers. Mais au regard des sommes énormes brassées dans les paradis fiscaux -sommes qui échappent à toute taxation et font cruellement défaut à nos finances publiques-, 400 millions d’euros, c’est peanuts, une pécadille. Personne ne l’ignore, la majorité des multinationales jouent sans scrupule avec les comptes offshore et les filiales implantées aux Iles Caïman, à La Barbade ou à Jersey… A l’heure où les règles du jeu mondiales permettent à ces sociétés de tels agissements certes pas illégaux, mais tellement dépourvus d’éthique, la fondation Copa n’est qu’un tout petit arbre, un arbrisseau. S’il pouvait ne pas cacher la forêt, que dis-je, la jungle…