Depuis 1995, les recherches de l'Institut international de gestion de l'eau (IWMI) contribuent à la définition d'une science de la gestion de l'eau. Actuellement, les biocarburants représentent environ 2% de la production annuelle d'essence dans le monde. Le dernier rapport de l'IWMI révèle que la volonté de la Chine et l'Inde d'accroître leur production de biocarburants comporte des risques pour l'approvisionnement en eau de ces pays.

Ce rapport mentionne que la Chine et l'Inde, les deux premiers producteurs et consommateurs de nombreux produits agricoles, font déjà face à de sévères limitations d'eau dans la production agricole. La production domestique de biocarburants dérivés des récoltes ne fera que tendre l'approvisionnement en eau de ces pays et compromettra gravement leur capacité à répondre aux besoins d'alimentation futurs.

Le rapport indique qu'1 litre d'éthanol fabriqué à partir du maïs en Chine nécessite 2 400 litres d'eau d'irrigation et 3 500 litres pour le même litre produit à partir de canne à sucre indienne. Mais un litre d'éthanol au Brésil ne nécessitera que 90 litres. D'après l'IWMI, la Chine envisage de multiplier par 4 sa production de biocarburant à près de 15 milliards de litres d'ici 2020, ce qui représente 9% de la demande nationale en essence. Afin d'atteindre cet objectif, le pays devra augmenter sa production de maïs de 26%. L'Inde a le même but et se base sur la culture de la canne à sucre. Maïs et canne à sucre ont besoin de beaucoup d'eau. Hormis la Chine et l'Inde, l'impact de la hausse de la production de biocarburants n'aura qu'un impact modeste sur l'utilisation de l'eau dans les autres pays.

(Source info : IWMI, Reuters Photo : borghesio)