Ce n'est pas que nous ayons pour ambition à Caradisiac de transformer la rubrique écologie en zone pipi-caca, mais que voulez-vous ; on n'arrête pas le progrès et ce dernier, en matière de carburants alternatifs, semble résider dans les excréments des animaux. Mardi, on vous parlait donc de crottes de panda. Aujourd'hui, on vise plus gros avec celles de l'éléphant.


Globalement, le principe reste le même. Les chercheurs ont isolé une enzyme, présente dans les excréments des éléphants et dans des végétaux en décomposition, potentiellement capable selon eux de révolutionner le monde des biocarburants sans avoir à compter sur l'utilisation de terres agricoles. C'est à DSM, une entreprise néerlandaise, qu'on doit cette découverte. Elle a depuis signé des accords à travers l'Europe et les Etats-Unis pour tester sa méthode.


Les scientifiques se sont inspirés directement des éléphants en analysant les mécanismes qui leur permettaient de digérer certains sucres qui restaient normalement bloqués dans la structure cellulaire des plantes. Combinées avec des enzymes prélevés dans du compost, d'autres enzymes issues des excréments des pachydermes sont ainsi capables de convertir 90% de la biomasse, deux fois plus que le taux actuel.


D'après les premières recherches, 90 milliards de litres de bio-ethanol pourraient ainsi être produits en Europe d'ici 2020 et remplacer plus de 60% du pétrole conventionnel, limiter l'utilisation du maïs et réduire jusqu'à 40% les émissions des véhicules.... en supposant que les volontés politiques ne fassent pas barrage ainsi que le craignent les scientifiques : « D'un point de vue technologique, nous avons confiance en notre réussite », explique Volkert Claassen, chef du département biotechnologie de DSM. « Mais nous en sommes au stade où nous avons besoin de passer au niveau supérieur... Si vous voulez parvenir à instaurer ces énormes changements dans le monde, alors vous avez besoin de l'environnement politique adéquat ».

Source 20 Minutes.