Pour les automobilistes, le Grenelle de l’environnement a accouché d’une souris. Pour les plus vertueux qui achètent une voiture produisant moins de 120 g de C02, le bonus se limite à 700 €, voire 1 000 € pour la Smart Fortwo CDi. En revanche, le malus pour les véhicules les plus fortement émetteur de gaz carbonique (CO2) atteint 2600 €. Le tout ressemble à une usine à gaz entre les dates d’application des différentes mesures, les multiples seuils de CO2 retenus autant pour le bonus que le malus, le paiement de l’aide par les concessionnaires ou par un organisme étatique qui n’est pas encore en place, …

Des mesures anti-écologiques

Le pire, c’est que ces mesures sont souvent injustes, voire contradictoires avec de réelles préoccupations écologiques. Elles sont uniquement fondées sur les émissions de CO2, certes facteur majeur de l’effet de serre, mais en aucun cas gaz polluant. Ces mesures favorisent les petits véhicules à moteur Diesel, dont la quasi-totalité de l’offre ne dispose pas de filtres à particules. Un comble ! Même ineptie pour la non-prise en compte des oxydes d’azote (NOx), irritants reconnus du système respiratoire et toujours produits en masse par 99 % des Diesels actuels. Derrière tout cela, il y a naturellement eu un puissant lobbying des constructeurs français lors du Grenelle de l’environnement à l’automne dernier, gros pourvoyeurs de petits Diesels avec les 1.4 et 1.6 HDi ou 1.5 dCi. L’activité de ce groupe de pression nous a été confirmée de vive voix par des hauts responsables de Renault. A noter qu’aucun importateur, même pas Toyota constructeur de la Yaris sur les terres de Borloo, n’ont été convié aux discussions automnales. Joli pied de nez à ces mesures plutôt protectionnistes, quelques marques étrangères prouvent leur qualité de motoristes, comme BMW par exemple en proposant un 2 litres Diesel de 177 chevaux à moins de 130 g de CO2 par kilomètre sur la série 1, mais aussi la Série 3.

Pompon des mesures, le super bonus. Les 300 euros accordés en plus du bonus (de 200 ou 700 €) si le client se débarrasse de sa vieille voiture âgée de plus de 15 ans ne sont guère incitatifs. Ce super bonus porte d’autant plus mal son nom qu’il se substitue dans le cas de l’achat d’une voiture hybride, GNV ou GPL au crédit d’impôt de 1 000 € pour la mise au rebut d’un véhicule particulier immatriculé avant le 1er janvier 1997. Maigre consolation pour ces véhicules propres, le crédit d’impôt de 2 000 € est conservé, ou plus exactement devient une aide versée directement au moment de l’achat (déduite du prix d’achat et identifiée sur la facture).