L’instauration d’un système de bonus-malus pénalisant ou favorisant les conducteurs selon que leur voiture pollue plus ou moins était restée à l’idée de débat. Le ministre de l’Ecologie Serge Lepeltier vient de franchir un pas supplémentaire en annonçant une mise en œuvre qui pourrait intervenir dès le 1er janvier prochain. Concrètement, cette modulation financière favorisera l’achat de véhicules diesel les plus respectueux de l’environnement et pénalisera les plus polluants.

Le bonus malus prendrait en compte à la fois les émissions de CO2 (gaz carbonique, principal gaz à effet de serre) et la pollution des particules fines émises principalement par les diesel.

En clair, si votre voiture émet environ moins de 120 g de CO2 au km, elle bénéficiera d’une prime de 700 euros. Si votre voiture est trop polluante, vous devrez vous acquitter d’une taxe supplémentaire lors de l’achat du véhicule d’un montant évalué pour l’instant à 1500 euros.

Impôt déguisé sous couvert d’une fausse bonne conscience écologique, restauration d’une sorte de vignette, signe envoyé en direction des constructeurs pour les inciter à produire des véhicules encore moins polluants ou véritable volonté de diminuer les émissions de CO2…, il reste que cette mesure, si elle est véritablement appliquée dans ces termes, risque d’atteindre une industrie automobile française déjà fragilisée dans un contexte de concurrence de plus en plus vif.

A moins, et ce serait paradoxal, que les automobilistes séduits par des véhicules haut de gamme diesel décident de se tourner, de fait de cette surtaxe, vers les modèles français, aux tarifs moins élevés.

Quoi qu’il en soit, du point de vue de l’automobiliste, cette surtaxe pourra représenter l’équivalent d’une augmentation de l’ordre de 5 % du prix d’une voiture achetée neuve ! Une mesure impopulaire à coup sûr qui ne va pas faire l’unanimité.