Savoir qui dirige Cadillac n'est pas en soi très important. Toutefois, la nomination de Brian Nesbitt à la tête de Cadillac nous indique un gros changement de mentalité et nous laisse entrevoir la voie choisie au redressement des marques du New GM récemment sorti de son placement sous Chapitre 11.

La réorganisation du groupe GM a connu un évènement inattendu ces dernières semaines. Alors que, pour la plupart, les hauts dirigeants de l'ère Wagoner ont été invités à aller voir ailleurs, on a vu un retour étonnant, celui de Bob Lutz. Plus qu'un retour, c'est un non départ auquel nous avons assisté.

Le grand gourou, chouchou des journalistes, dont le vécu automobile suffirait à remplir une encyclopédie a 77 ans et avait annoncé sa retraite pour la fin d'année en pleine période de crise. Dès que le plan New GM a été accepté, voilà notre homme revenu aux fourneaux pour gérer le Produit et la communication comme il sait si bien le faire. Plus de retraite à l'horizon, on repart comme en 14.

Bob Lutz a ainsi nommé Bryan Nesbitt à la tête de Cadillac. L'élément important dans cette annonce est que Bryan Nesbitt arrive non pas des sphères financières du groupe mais bien du Design puisqu'il était Vice-Président du Design de GM North America. Il était auparavant en poste chez Opel où il a pris la succession de Mark Smith parti chez Ford et arrivait directement de chez Chrysler où il a notamment dessiné le PT Cruiser.

Un homme en provenance du Design qui prend la tête d'une marque aussi importante, c'est une première et cela montre la nouvelle voie choisie par la nouvelle équipe dirigeante, axée sur le design et le marketing. Dans cette "mouvance révolutionnaire", je parierais volontiers sur un remplacement assez rapide de Ed Welburn, le patron du design GM à moins qu'il accepte d'être (de continuer à être?) l'exécuteur des décisions de Lutz. Nous verrons bien.