Carlos Ghosn, le patron du groupe Renault-Nissan, est à Aix en Provence pour les Rencontres Economiques organisées dans la cité provençale. Ce fut l'occasion pour lui de commenter la période mouvementée que traverse actuellement le secteur automobile.

Sur le plan purement économique, Carlos Ghosn pense que les grosses difficultés sont pour la rentrée :

"Les ventes de voitures et l'indice de confiance des consommateurs ont toujours été très étroitement liés. Cet indice est en chute libre depuis 3 mois déjà, sans que les résultats commerciaux ne décrochent. Ceci est essentiellement dû au bonus-malus écologique qui soutient artificiellement le marché (+4.8% sur les 6 premiers mois 2008)

Mais l'expérience fait dire que ceci ne dure qu'un temps. Donc, je pense que la rentrée sera difficile."

Elle le sera d'autant plus que l'envolée du prix des matières premières est entrain de pousser les constructeurs dans les cordes. Pour Renault, le coût des achats en acier a augmenté d'1 milliard d'euros en 3 ans seulement. C'est la moitié du profit de Renault qui s'envole.

"Et cette augmentation des coûts n'a toujours pas atteint son pic puisque cette envolée continue de s'accélérer. Les consommateurs n'en ont subi qu'une toute petite partie jusqu'à maintenant car les constructeurs les absorbent jusqu'à maintenant. Cela ne peut pas durer.

Les augmentations de prix vont devenir inévitables et cela va déprimer le marché. "

Renault a déjà augmenté ses tarifs de 1.5% en juin pour compenser une partie de cette hausse.

D'autre part, Carlos Ghosn fait 2 constat sur la récession du marché américain : d'un, tout le monde s'est trompé sur l'ampleur de celle-ci puisque d'une prévision de ventes de 15.2 millions de véhicules, on est passé à une courbe au résultat final plus proche des 14 millions. Et la chute n'est pas finie, ça pourrait empirer.

"Ce qui se passe aux USA n'est pas de bonne augure. Quelque chose va se passer."

Plus clairement, Carlos Ghosn nous annonce une période de consolidation qui va pousser certains constructeurs en difficulté à fusionner pour passer le cap difficile de cette crise. Il n'en faut pas plus pour relancer les rumeurs sur une alliance entre Renault-Nissan et un des 3 constructeurs américains.

Ah oui, j'allais oublier : les prix du baril de pétrole ne devraient pas tomber de sitôt.

Via AFP et Reuters