Derrière ce titre un tantinet provocateur se cache pourtant une vérité bien réelle reposant sur des faits tout à fait scientifiques. Suivez le guide, ça peut paraître complexe au premier abord mais c’est tout à fait consternant.

Selon une étude parue sur le très sérieux site anglais New Scientist réalisée par le japonais Akifumi Ogino et ses collègues du National Institute of Livestock and Grassland Science de Tsukuba (un nom qui fera briller l’œil des fans de Best Motoring et de Gran Turismo), la production d’un kilo de bœuf libère 36kg de CO2 dans l’atmosphère, en prenant le processus dans son ensemble, depuis la naissance de l’animal jusqu’à l’étal de boucherie, en passant par la production et l’acheminent de sa nourriture tout au long de sa vie. Mettons ce chiffre de côté pour y revenir plus tard.

Le parc automobile français émet en moyenne par voiture 180g de CO2 par kilomètre, ce qui signifie que, si vous parcourez 5 km au volant de votre véhicule, 900g de CO2 seront relâchés dans l’atmosphère.

Mettons qu’en pensant faire un geste citoyen pour la planète, vous décidez de faire le même parcours à pieds : chaque kilomètre vous fera perdre 38 calories, ce qui à l’arrivée aboutira à 190 calories brûlées. Affamé par un tel effort, vous décidez de regagner ces calories perdues en dégustant un steak de bœuf, de 100g exactement pour aboutir à un équilibre parfait de vos dépenses énergétiques. Ce qui, en reprenant notre premier chiffre, équivaut à 3.6kg de CO2.

Rassemblons nos chiffres : un parcours de 5km en voiture émet 900g de CO2, le même à pied 3.6kg, soit 4 fois plus. Pour un peu que vous ayez un passager dans votre véhicule et ça sera 8 fois plus. Etonnant, non ? Et encore, je ne parle pas du méthane des flatulences de bovins qui est un gaz à effet de serre pourtant bien plus nocif que le CO2.

Cette démonstration n’est pas là pour souligner à quel point nos voitures polluent peu ou vous vanter les bienfaits du végétarisme, mais plutôt pour mettre en exergue qu’il existe des acteurs bien plus importants sur la scène de la pollution que nos automobiles, comme la production de notre nourriture et l’agriculture en général, et que c’est bien par là qu’on devrait en premier lieu se tourner au moment de prendre des sanctions ou de réfléchir à des améliorations plutôt que de culpabiliser sans vergogne l’automobiliste, responsable désigné de tous les maux de ce début du 21ième siècle.

Source : New Scientist

EDIT pour précisions supplémentaires pour répondre à certains commentaires : Non, la fabrication de la voiture n'a pas été prise en compte, tout simplement parce que c'est négligeable pour l'unique raison que vous ne faites pas fabriquer une voiture neuve à chaque fois que vous voulez l'utiliser. Explications : admettons que votre voiture ait une durée de vie de 150 000km, cela représente 30 000 trajets de 5km, ce qui signifie que les émissions de CO2 qui ont eu lieu pendant la fabrication de la voiture sont à diviser par 30 000. Pour donner une idée, la production d'1 kg d'aluminium, un procédé extrêmement gourmand en énergie, ne mène à l'émission "que" de 6 kg de CO2, ce qui est toujours 6 fois moins que pour faire 1 kilo de boeuf.

Le kilo de boeuf, lui, subit le même processus de fabrication à chaque consommation. CQFD.