Le plan environnemental n'a pas fini de déchaîner les passions. Séverine Alibeu vous en avait exposé les principaux points. Mais la présentation de ce plan n'a pas apaisé pour autant la colère de militants écologistes déjà bien remontés. Reste désormais à se pencher sur l'opinion d'un acteur de poids aussi concerné par cette mesure. J'ai nommé l'industrie automobile.

L'Association Canadienne des Constructeurs de Véhicules (ACCV) est formelle : ce fameux plan vert est trop flou. Selon l'organisme, il ne permet pas d'estimer les conséquences pour le secteur automobile.

Effectivement, les magnats de l'automobile voudraient bien en savoir un peu plus sur les normes environnementales qui seront effectives à partir de 2011. Mark Nantais, le président de l'ACCV a déjà prévenu : « si le Canada devait adopter des normes aussi strictes que celles en vigueur en Californie, 97% des véhicules qui circulent actuellement au Canada seraient disqualifiés. »

D'autres points de désaccords existent entre le gouvernement et le secteur automobile. Par exemple, l'industrie regrette un certain nombre de mesures financières incitatives visant à orienter le choix du consommateur lors de l'achat d'un véhicule. Leur question : pourquoi favoriser les acheteurs de véhicules hybrides au détriment de ceux qui se tournent vers les sportives et autres modèles plus imposants ? La réponse paraît pourtant évidente...

Mais selon Mark Nantais, ce système égratigne bon nombre de branches professionnelles qui nécessitent un genre de voiture particulier (utilitaires, camions) pour mener à bien leur besogne. Pire, le président assure que ce plan amènera les consommateurs à garder leurs voitures, entravant de facto les ventes automobiles.

Malgré ces reproches, l'industrie automobile est au moins satisfaite sur un point : comparé au protocole de Kyoto, ce plan repousse de 13 ans l'échéance pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

En attendant, Buzz Hargrove (en photo ci-dessus), le président des Travailleurs Canadiens de l'Automobile (TCA), préfère arguer que la Chine et les Etats-Unis polluent plus que le Canada. Un doute sur la solidité de cet argument ?