Au Canada, l'opposition officielle n'entend pas laisser le gouvernement Harper dicter le rythme par lequel le pays s'impliquera dans la lutte contre les changements climatiques. Le chef libéral Stéphane Dion a déposé aux Communes une motion appelant le gouvernement à reconfirmer la volonté internationale du Canada d'honorer ses engagements envers le protocole de Kyoto. Elle appelle notamment le gouvernement à établir un plan crédible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au pays. La motion exige en outre la mise en place d'un système de quotas et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre, conjugué à une réglementation plus exigeante que celle mise en oeuvre par le gouvernement libéral en 2005. "Les Canadiens ne sont pas dupes, ils savent que le premier ministre n'est aucunement engagé dans la lutte contre les changements climatiques. Son seul objectif est de préparer le terrain en vue des élections", a lancé aux Communes Stéphane Dion. Le ministre de l'Environnement John Baird a remercié les libéraux pour cette motion qui, estime-t-il, vient souligner la faiblesse de leur bilan environnemental.

Pour redorer son blason en matière d'environnement, le premier ministre Stephen Harper a de son côté décidé d'envoyer John Baird à Paris à la conférence sur les changements climatiques, organisée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Selon le Globe and Mail, le ministre de l'Environnement aura une rencontre à Paris avec des spécialistes du climat dont les travaux sont à la base du protocole de réduction des gaz à effet de serre. De plus, M. Baird participera à une autre rencontre où le président français Jacques Chirac devrait demander au Canada d'appuyer la création d'une organisation des Nations unies pour l'environnement. Le premier ministre Harper a d'ailleurs déclaré en Chambre, mercredi, qu'il était prêt à participer à une rencontre internationale sur les changements climatiques organisée par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Il a toutefois précisé qu'il n'avait pas reçu d'invitation jusqu'à maintenant. Au cours de cette même journée, M. Harper a dû se défendre relativement à une lettre qu'il a rédigée en 2002 dans laquelle il qualifiait le protocole de Kyoto de "complot socialiste pour soutirer de l'argent aux nations productrices de richesses".