Dans le cadre d'un nouveau plan environnemental, le gouvernement conservateur canadien a annoncé son objectif de diminuer de 20% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à leur niveau actuel, de cesser l'augmentation des gaz à effet de serre (GES) d'ici 3 à 5 ans et d'imposer "des cibles sévères" à l'industrie afin de réduire de moitié la pollution atmosphérique d'ici 2015. Ainsi, d'ici 2020, le Canada aura abaissé ses émissions de gaz à effet de serre de 150 millions de tonnes. Le gouvernement examinerait les possibilités d'échange national de droits d'émission, un système permettant aux industries qui polluent beaucoup d'acheter des crédits à d'autres qui polluent moins. Le Canada entend examiner les liens futurs avec les systèmes d'échange de droits d'émission aux Etats-Unis et éventuellement au Mexique.

Conformément au protocole de Kyoto, le Canada devrait réduire de 6% d'ici à 2012 ses émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990 mais ceux-ci ont au contraire augmenté d'environ 30% ! Ce plan est jugé beaucoup trop timide et insuffisant par les écologistes et l'opposition : le gouvernement abandonne on ne peut plus clairement son obligation légale en vertu du protocole de Kyoto. Le gouvernement conservateur Harper se défend en affirmant que c'est à cause du retard pris sous le précédent gouvernement libéral qui n'a rien fait pour appliquer les objectifs du protocole de Kyoto qu'il a signés : la semaine dernière, le ministre de l'Environnement John Baird a affirmé que l'application des objectifs du protocole de Kyoto entraînerait une récession économique au Canada et provoquerait une hausse de 25% du chômage. Il a souligné : "Nous n'allons pas prendre un virage sur les chapeaux de roue et dérégler l'économie canadienne. Notre gouvernement reconnaît que nous allions dans la mauvaise direction et que nous devons changer de cap."

L'opposition juge aussi que le nouveau projet ne va pas assez loin : le gouvernement veut protéger les intérêts des compagnies pétrolières exploitant les sables bitumineux de la riche province d'Alberta. Le PDG de la compagnie pétrolière EnCana, Randy Eresman, répond au contraire que les nouvelles normes édictées par Ottawa risquent de faire avorter des projets dans le secteur des sables bitumineux. L'exploitation de ces sables est très polluante et la province pétrolière d'Alberta est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au Canada.

Source : AFP