Vous l'avez vu un peu plus tôt ce matin, l'usine de Renault à Flins a reçu la visite de deux ouvriers spéciaux, à savoir le patron de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Au delà de l'auto-congratulation sur le fait que l'activité de l'usine allait augmenter dans les années à venir avec l'arrivée de la Micra, les deux hommes sont revenus sur un des points stratégiques du développement de Renault : la voiture électrique.


« Il n’y a qu’à regarder les projections qui sont données en matière de réchauffement climatique, en matière d’émission de CO2 ; on n’échappera pas à un transport électrique. Nous sommes fondamentalement convaincu que l’électrification des voitures c’est l’avenir. On n’a pas changé d’avis, au contraire. On en est de plus en plus convaincu compte tenu de l’évolution qui se fait dans le monde. Nous avons annoncé cela en 2006 et plus les choses avancent plus nous sommes convaincus d'être sur la bonne voie ». Ce sont là les mots du numéro un de Renault-Nissan, qui assure que jusqu'à présent, la technologie (à défaut d'évolutions majeures) n'a pas rencontré de problèmes : « nous avons plus de 50 000 voitures électriques dans le monde qui utilisent nos batteries. On n’a pas vu un problème qui soit lié à la voiture ». Toujours dans le domaine des batteries, Carlos Ghosn annonce que le projet d'une usine de fabrication de batteries en France est toujours considéré, mais qu'il ne peut pas se faire « compte tenu de la situation du marché ». Il est vrai qu'avec seulement 5000 ventes en quatre mois, on peut difficilement justifier d'une usine de batteries sur le sol français. Arnaud Montebourg, lui, joue sur la corde politique pour faire avancer les infrastructures en France : « nous les [les entreprises du privé] stimulons politiquement ».


Au final, même si Renault soutient qu'il croit dur comme fer à la voiture électrique, on sent que les différentes technologies (recharge, stockage...) peinent à se développer. Certes, on trouve des projets intéressants en nombre, mais leur viabilité commerciale n'est toujours pas établie, et si la voiture électrique veut percer, il faudra que les nouvelles technologies passent le cap des laboratoires scientifiques. Est-ce pour demain ? Pas sûr.