Le port du casque à vélo augmenterait les risques de collisions. Ce phénomène peut sembler paradoxal mais pas en Grande Bretagne. Selon une étude scientifique menée par un laboratoire britannique, les automobilistes seraient plus prudents pour le dépassement des cyclistes non munis de casque que l'inverse. Un scientifique britannique a sillonné deux grandes agglomérations sur une bicyclette équipée d'un capteur à ultrasons destiné à recueillir des données sur les automobilistes le dépassant. Il n'a porté de casque que la moitié du temps et a été heurté à deux reprises. Dans les deux cas, il était casqué. Grâce à son dispositif à ultrasons, le scientifique a pu établir que les automobilistes passaient près de lui lorsqu'il était casqué, à raison de 8,5 cm. «Cette étude montre que lorsque les automobilistes dépassent un cycliste, la marge d'erreur qu'ils laissent est fonction de l'apparence de ce dernier». L'espace plus large concédé aux cyclistes nu-tête pourrait s'expliquer par la manière dont les automobilistes perçoivent ces derniers. «Les recherches nous ont appris que de nombreux conducteurs voient les cyclistes comme une sous-culture à part, qui leur est étrangère», avance le scientifique. Les cyclistes se retrouvent donc devant un dilemme: le casque protège la tête en cas d'accident, mais sa présence accroît à première vue les risques d'en avoir un. «Nous savons que les casques sont utiles en cas de chute à vitesse réduite et qu'ils ont donc des avantages indéniables chez les enfants; quant à savoir s'ils offrent une réelle protection pour quelqu'un qui serait heurté par une voiture, la question est fort controversée».