Essai - Seat Ibiza Cupra et FR : les diaboliques

L’un des seuls points communs entre les versions FR et Cupra réside dans le moteur puisqu’il s’agit 1.8 20 V qui a été retravaillé dans le cas de la Cupra.

La FR adopte cette motorisation dans sa version originelle à savoir 150 ch. Rien de transcendant en matière de performances brutes mais son point fort est sans aucun doute possible son agrément de conduite. Avec un couple disponible entre 2 000 et 6 000 tr/min, l’Ibiza se sort facilement de toutes les situations. Les dépassements et les reprises même à bas régime se font aisément sans forcément avoir besoin de jouer du levier de vitesse. Un confort de conduite qui permet à l’Ibiza une grande polyvalence que ce soit en agglomérations ou sur routes. Cette motorisation s’adapte donc à tous les types de conduite. Calme ou endiablée, vous trouverez la plupart du temps votre bonheur.

Question consommation, le constructeur annonce que 7.9 l/100km suffisent en cycle mixte. Cette indication nous semble plutôt raisonnable. Comptez plutôt près de 9 litres en conduite incisive.

Cette facilité d’adaptation est aussi présente au niveau du comportement. Pour supporter l’augmentation de puissance, les ingénieurs de Martorell ont modifié le diamètre de la barre anti-roulis avant (+5 % ) et durci les ressorts de 25 % à l’avant et 10 % à l’arrière, ce qui entraîne un diminution de roulis relativement significative. La motricité gagne en adhérence. Au final, on ressent bien les efforts que l’on demande à la voiture mais les réactions sont progressives. Bref, une sportivité à mettre presque entre toutes les mains.

C’est loin d’être le cas de la Cupra nettement plus radicale. Réalisé sur le même bloc que la version FR, le moteur de la Cupra gagne 30 chevaux et 25 Nm (245 à la place de 220 ). Cette augmentation de puissance a été obtenue grâce à l’installation d’un échangeur spécifique, d’une ligne d’échappement, d’une nouvelle cartographie et de pistons renforcés. Dès le premier tour de clé, on se rend compte du chargement avec une sonorité rauque particulièrement travaillée. Si sur routes sinueuses, on prend plaisir à monter les régimes et à faire rugir le moteur ; sur autoroute, à vitesse stabilisée, ce bruit devient relativement fatigant. Et l’on vient à regretter que l’insonorisation n’ait pas été plus élaborée.

Essai - Seat Ibiza Cupra et FR : les diaboliques

Le caractère moteur est également totalement différent. Même si le constructeur revendique un couple de 245 Nm disponible entre 1500 et 4000 tr/min, ce moteur nous a semblé relativement creux en dessous de 2000 tr/min. Ce cap passé, la cavalerie arrive et il faut bien s’accrocher. Cette brutalité gâche, selon nous, un peu le plaisir. Le comportement plus progressif d’une 206 RC ou Clio RS est nettement plus sympathique et procure autant de sensations.

Par rapport à la FR, la Cupra est dotée du "châssis agile" qui le distingue de celui de la FR grâce à un comportement nettement plus sportif. Les amortisseurs plus fermes en compression augmentent la stabilité. L'Ibiza Cupra a aussi un centre de gravité inférieur à la FR. Le train avant a été abaissé et la direction gagne en agressivité. C'est bien, mais il faut composer avec un confort restreint dû également aux jantes 17 pouces. Soudée au bitume, l'Ibiza conserve, malgré tout le principal handicap de toute traction à savoir une réelle difficulté à faire passer la puissance aux roues d’où des très fréquentes pertes de motricité. Autre problème, la sécheresse des suspensions sur route dégradée qui entraîne souvent des rebonds du train avant.

Au final, si l'ensemble des transformations apportées au châssis de l'Ibiza ont été incontestablement bénéfiques à la rigidité et à l'efficacité, il faut reconnaître que le tout manque cruellement de saveur. Les systèmes de contrôles électroniques DSR, ABS, TCS et ESP de dernière génération ne laissent pas vraiment de place à l'amusement et on a toujours l’impression d'être frustré et bridé. Regrettable car cela nous amène à préférer la 206 RC plus joueuse ou la Clio RS plus rigide.