"Vivre vite", aurait pu être la devise de Colin Chapman. Ingénieur génial et créateur de la marque Lotus, il a été un précurseur en F1. Il y a bousculé les traditions, introduit de nouvelles techniques et fut même à l'origine de l'arrivée du sponsoring. Inspirateur de la Formule 1 moderne, il s'en alla avant la prise de pouvoir des constructeurs et la fin des artisans-champions.

Une casquette qui s'envole à la fin du Grand Prix, le geste traditionnel de Colin Chapman à chaque victoire d'une de ses voitures en F1. En cette annéd 1978, la casquette virevolte. Les monoplaces noires et or de Mario Andretti et Ronnie Peterson remportent huit victoires (dont quatre doublés) sur le total des seize Grands-Prix. Grâce à une trouvaille aérodynamique de Chapman baptisée "effet de sol", les "wing cars" des pilotes Lotus passent les virages en trombe ! Mais si Mario Andr'tti réalise un rêve en devenant Champ du monde, son équipier suédois perd la vie après un accident au GP d'Italie. Cette saison 1979, résume à elle seule la carrière de Colin Chapman en F1, faite de victoires et de drames.

Les débuts du constructeur

Mais remontons tout d'abord le cours du temps pour nous retrouver au nord de Londres en 1948. Colin Chapman qui a vingt ans est un jeune ingénieur qui passe son temps à racheter de vieilles voitures, les remet en état - dans la réserve du pub de son père - et les revend. Ce petit négoce fonctionne très bien (l'Angleterre exportant à l'époque toute sa production automobile) jusqu'au jour où les rationnements d'essence l'oblige à se séparer rapidement des autos de son stock. Il n'en conserve qu'une seule, une Austin Seven antédiluvienne qu'il transforme en voiture de trial (compétition très prisée sur l'île) et baptise du nom de Lotus MM. Pourquoi Lotus ? Nul ne le sait, Colin ayant emporté son secret dans sa tombe sans l'avoir même dévoilé à sa femme Hazel.

La Lotus MM est la première d'une longue lignée. Après avoir remporté des succès en trial, il s'en sépare et entame la construction d'une Lotus MKII (toujours sur base Austin) encore plus évoluée. L'ingénieur-pilote se lance alors dans la compétition en circuit et s'adonne au pilotage avec passion. Après son service militaire (effectuer au sein de la RAF), il relance la production avec les Lotus MKIII, MKIV, MKVI (la première Lotus construite en petite série de 80 exemplaires)...

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