En septembre 1944, Louis Renault est emprisonné pour collaboration avec l'Allemagne nazie mais il mourra en détention un mois plus tard avant d'avoir été jugé. Le 16 janvier 1945, les usines Renault sont confisquées et nationalisées sur ordonnance du gouvernement provisoire de la République française.

C'est cette ordonnance qui est contestée par les héritiers de Louis Renault, qui, après une première tentative en 1959, voudrait faire transmettre une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil Constitutionnel pour l'invalider, estimant que cette sanction atteignait aussi les héritiers de Louis Renault et que cela portait donc atteinte au principe de la personnalité des peines, et que c'était de plus une atteinte à la présomption d'innocence et aux droits de la défense.

Face à eux, la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes (FNDIRP), une association constituée pour s'opposer à l'action des héritiers Renault, baptisée « Esprit de Résistance » et la CGT-Métallurgie se sont rangées du côté de l'État pour s'opposer à cette volonté des petits-enfants de Louis Renault de « présenter leur grand-père comme une victime ».

Le tribunal de grande instance s'était déjà déclaré incompétent en janvier dernier, c'est maintenant au tour de la Cour d'appel. Les avocats des héritiers de Louis Renault ont d'ores et déjà annoncé leur volonté de déposer un pourvoi en cassation.