Les chevaux, c'était simple. Cela faisait des siècles que l'on s'était habitué à s'en occuper. Il suffisait de s'arrêter au bord du chemin, et ils broutaient l'herbe. Un cours d'eau ou un abreuvoir apaisait leur soif et puis, en cas de problème, le maréchal-ferrand du village se faisait fort de changer un fer... Pratique et écologique avant la lettre ! Avec l'automobile tout change. Les premiers voyageurs sont des aventuriers qui ont déjà de la chance de trouver sur leur route de l'essence, de l'huile ou des pneus. Plus ou moins au point, les premières automobiles n'en finissent pas de faire des caprices, quand elles ne tombent pas carrément en panne. Tandis que les plus fortunés peuvent compter sur les "talents manuels" de leurs chauffeurs, les plus humbles doivent s'improviser mécaniciens ou tout du moins bricoleurs de génie pour poursuivre leur route. A partir des années 20, les réseaux de marques s'implantent un peu partout dans l'hexagone, mais avant qu'une véritable toile d'araignée ne soit tissée, l'automobiliste doit encore se débrouiller seul et déborder d'astuce pour se sortir du mauvais pas. II est aidé en cela par des cours pratiques de mécanique donnés par les constructeurs lors de l'achat du véhicule. Si la fiabilité devient nettement moins aléatoire au fil du temps, les opérations d'entretien demeurent toujours très exigeantes. Les huiles perdent rapidement leur pouvoir lubrifiant, le liquide de frein s'encrasse très vite quand il ne s'évapore pas, les radiateurs fuient ou se bouchent. Enfin, point essentiel, les automobiles ne pourront se passer pendant longtemps d'un graissage fréquent de leurs organes essentiels. En dépit de la publication, dès 1925 par la chambre syndicale des garagistes d'un barème indiquant le temps moyen et le tarif de chaque réparation, le coût de l'entretien restera longtemps prohibitif pour bon nombre d'automobilistes. Ainsi, pendant des décennies, les mécaniciens du dimanche sortiront la boîte à outils pour se charger des opérations les plus courantes : vidange, changements de garniture de freins, de bougies et pour les plus doués ou optimistes, des interventions sur le moteur ou la transmission... Aujourd'hui, avec des contraintes réduites (graissage à vie), la généralisation des centres auto pratiquant des tarifs attractifs mais aussi la place croissante de l'électronique sous les capots, l'entretien pour le particulier se résume souvent à une simple vérification des niveaux et de la pression des pneus.

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