Le tracé du circuit choisi pour notre duel permet plus d’exprimer le potentiel de propulsions que celui de tractions, mais nous a néanmoins permis de jauger valablement le comportement de nos deux autos. Il comporte quatre virages lents, trois plus ouverts et une courbe rapide. Pas de chronos, ce n’est pas le but.

Tour de chauffe au volant de la Clio, puis une série de 4 tours avec l’ESP en fonction et quatre autres sans, et tour de refroidissement pour finir. Même procédure pour la RC, reproduite une dizaine de fois dans la journée pour les deux autos.

Renault Clio RS 2.0 182 ch - Peugeot 206 RC : deux bombes surdouées
Renault Clio RS 2.0 182 ch - Peugeot 206 RC : deux bombes surdouées

Nous renouvelons le constat fait en janvier, la nouvelle RS 182 ch se montre plus efficace et généralement plus agile que la RS2, suite aux différentes modifications des trains roulants (cf l’essai Clio RS).

Suite aussi à l’adoption de Michelin Pilot Exalto en 205 /45 en 16 pouces très directionnels (qui remplacent les Conti195/45 R16 de l’ancienne RS) et au grip étonnant sur le sec, pas mal du tout également sur le mouillé. L’ESP, plus permissif que celui de la RC (mais moins que celui de la Mégane RS), autorise de légers décrochages de l’arrière qui facilitent l’inscription et des glissades des quatre roues. Déconnecté, le comportement ne varie pratiquement pas à notre grand étonnement (sauf cas très particulier inexploitable sur circuit comme sur route).

Il faut en chercher la raison dans la fonction CBC de l’ABS qui stabilise l’arrière au freinage. Cette sorte d’ESP à l’envers interdit donc de placer l’auto sur les freins (profiter du transfert de masse pour faire pivoter l’arrière afin de placer le nez à la corde. On sent nettement son intervention qui freine inexorablement l’auto). Ainsi, la Clio prive son conducteur d’un des plaisirs premiers du pilotage et fait perdre quelques dixièmes en sortie d’épingles ou de virages serrés.

Du coup, on en vient à se demander si la RS sans l’option châssis Sport aux suspensions plus confortables n’est pas plus recommandable. Tout bien réfléchi, à moins d’avoir les vertèbres fragiles, nous préférons la variante affûtée aux jantes peintes en gris, absolument redoutable dans les enchaînements rapides, voire un peu plus lent où elle lève la roue AR intérieure.

Là, la conduite devient jubilatoire, aussi bien sur circuit que sur petites routes déformées. Pas trop défoncées quand même, car il lui arrive de venir en butée. Le train avant incisif et accrocheur, la direction hyper-réactive tout en restant linéaire, le freinage percutant et facile à doser, l’ABS discret et tardif font merveille. Bref, la Clio donne l’impression d’un missile téléguidé, et si le conducteur ne doit pas se battre au volant, l’efficacité est bien réelle, bluffante même.

A côté, la 206 RC est une bombe avec mise à feu manuelle. Elle demande un peu plus de métier pour être menée à la limite, mais ses réactions sont toujours très saines et prévisibles. Par rapport aux premières S16 et même aux plus récentes assagies, son train arrière à triangles obliques garantit une réelle stabilité en grandes courbes ou au freinage.

Si son ESP a visiblement profité d’une mise au point soignée qui laisse une petite place au plaisir de conduite tout en garantissant une réelle sécurité, c’est bien en le déconnectant que la RC offre un véritable plaisir de pilotage. Elle va très fort menée proprement, et devient joueuse sur demande en attaquant encore plus. En permettant de placer l’auto pratiquement à sa guise, on réaccélère plus tôt, les roues en ligne pour s’extraire du virage sans faire agoniser les pneus.

L’adhérence des Pirelli (205/40 ZR 17) est également fameuse, sans décrocher brutalement, mais leur pouvoir directionnel semble en léger retrait des Michelin. La direction précise, le roulis encore mieux maîtrisé participent à l’efficacité du comportement, même si la RC nous a paru moins nette que la Clio avant d’être en plein appui. On ne sait à quoi imputer cette impression. Quoi qu’il en soit, sur notre circuit, il n’y a qu’à la grande courbe rapide et au milieu d’un enchaînement où elle sort à vitesse moindre que la RS. Les distances d’arrêt sont un brin plus longues, mais l’endurance du freinage reste impeccable. L’ABS intervient de façon un peu plus précoce et semble un peu plus sensible à l’état du revêtement que celui de la Clio sur les petites routes de l’Auxois. Ce qui n’enlève pas grand chose au plaisir procurée par cette lionne.


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