La mise au point de la Mini JCW du commerce a privilégié la sécurité à l’agilité en comparaison de celle du Challenge. Le comportement sain et prévisible, est un peu trop aseptisé à notre goût avec les aides électroniques à la conduite en fonction. Loin d’être un tank, elle n’est pas un kart non plus avec son équilibre nettement sous-vireur. Le comportement est très peu joueur avec le contrôle de stabilité DSC on. Même en mode « allégé » DTC, on ne peut pas placer la voiture au freinage, tout juste faciliter les démarrages pour un chrono départ arrêté, et légèrement refermer la trajectoire au lever de pied. Pour espérer mettre l’auto à l’équerre ou réaliser de belles figures, il faut déconnecter entièrement le DSC.

Essai vidéo - Mini John Cooper Works: du beau travail, mais...

Bien campée sur ses roues de 17 pouces en 205/45 avec jantes en alliage –vraiment- léger, la Works avec suspensions de série ne se dandine pas trop. Maintien de caisse et vitesse de roulis sont satisfaisants sur route, mais inadaptés pour une réelle efficacité sur circuit. Les options tarage des amortisseurs amplifié, ressorts plus raides avec abaissement de caisse de 10 mm et diamètre des barres anti-roulis augmentée y remédient. Soit dit en passant, les images de notre vidéo sur la piste la montre souvent désunie DTC en fonction, mais c’est la faute de votre serviteur qui conduit comme un bourrin pour faire plaisir au cameraman -et afin de vérifier si l’usage intensif du différentiel à blocage électronique (Electronic Differential Lock Control) ne ruine pas trop rapidement les plaquettes de freins-, alors qu’un pilotage en finesse permet assurément de réaliser de meilleurs temps au tour.

Essai vidéo - Mini John Cooper Works: du beau travail, mais...

Si la motricité sur le mouillé est perfectible comme on a pu s’en rendre compte sur la piste bien humide après une ondée matinale, c’est normal avec 260, voire 280 Nm qui déboulent sur le train avant. La vraie déception, provient plutôt la façon de canaliser cette cavalerie par l’intermédiaire d’un différentiel à blocage électronique (Electronic Differential Lock Control) qui, reste opérationnel DSC off ? Pour répartir au mieux le couple, il se contente de freiner la roue qui se met à patiner. Une solution qui manque de classe pour un constructeur comme BMW, et inepte pour une sportive, puisque qui dit freinage dit perte de temps. A notre avis, une économie impardonnable pour une petite sportive facturée à ce prix. Il lui faudrait un vrai différentiel mécanique, type Torsen par exemple, qui module le couple d'une roue à l'autre. Ceci noté, on a connu pire parmi les tractions musclés, privées de tout blocage de différentiel, pour le sous-virage à l’accélération en sortie de virage comme pour les remontées indésirables dans la colonne de direction. Direction directe et précise, avec une assistance électrique qui se fait presque oublier. Système de freinage renforcés avec étriers fixes, puissant et endurant, même en sollicitant le blocage de différentiel électronique…

Les suspensions de série plutôt fermes, sans excès eu égard à la cavalerie disponible, filtrent assez bien les imperfections du revêtement. Les trépidations à basse vitesse sur chaussée déformée s’évanouissent aux allures plus soutenues. Les plus sportifs peuvent puiser parmi les options des solutions plus fermes précitées. L’insonorisation est dans l’ensemble soignée, mais le confort phonique pâtit des bruits moteur et de ceux plus graves en provenance du silencieux d’échappement. Plaisant un temps, ils deviennent pénibles sur de longs trajets, même sur autoroute à 130 km/h en sixième, aux environs de 3 200 tr/min.