Si Autolib’ est pourvu de bonnes intentions d’un point de vue pratique et relativement abordable, nous demeurons perplexes quant à l’ambition de diminuer la circulation et le nombre de véhicules particuliers à Paris.

Le point positif d’Autolib’ réside dans la création d’une certaine porosité entre Paris et sa banlieue, réduisant ainsi l’effet « frontière » du boulevard périphérique et permettant au Parisien de sortir plus facilement de la capitale. L’utilisateur aura le droit de rouler au-delà des communes équipées, même s’il devra évidemment rendre le véhicule sur une borne Autolib’. Par contre, le lien entre la banlieue et Paris risque d’être affecté.

Beaucoup de véhicules circulant à Paris proviennent de la banlieue aux vues d’une offre de transports en commun pas toujours adaptée ; de plus, la ponction des places de stationnement va encore augmenter les difficultés pour se garer. De la même façon qu’à Londres, Paris n’accueillera plus que les plus riches, capables de payer les tarifs exorbitants des parcs souterrains. Plutôt que d’être encouragée, la porosité souhaitée entre Paris et sa banlieue risque d’être freinée.

Se garer à Paris est déjà un problème récurrent pour beaucoup d’automobilistes, dont les Parisiens titulaire de leur carte de stationnement résident. En termes d’espace, de mobilité et de qualité de vie, il faudra une véritable évolution des mentalités pour que l’automobiliste troque son véhicule contre une solution de transport multimodal (transports en commun, vélo, marche, auto-partage…).

 

Les premiers travaux commenceront au cours du mois de mai. Après la phase test de cet été, les petites autos électriques devraient être disponibles dès novembre prochain. Le déploiement total du dispositif devrait être terminé en mai 2012, dans un an jour pour jour. Rendez-vous à la fin de l’année : Caradisiac sera présent pour vous livrer ses premières impressions.