Les ventes automobiles d'un marché qui vient juste après celui de l'Allemagne ont chuté de 17,3% le mois dernier par rapport à la même période de l'année précédente. Une tendance qui suit celle du mois de mai déjà peu engageant car en déflation de 12%. De fait, sur l'ensemble du premier semestre, les ventes s'affichent en baisse de 7,6%.


C'est l'Association of European Businesses (AEB) qui tire la sonnette d'alarme, et son président Joerg Schreiber n'est pas le dernier a avertir : « le marché reste orienté à la baisse, et à un rythme accéléré. De l'avis des entreprises membres du comité automobile, le marché n'a pas encore atteint le fond. » Une bien mauvaise nouvelle pour nombre de constructeurs occidentaux, qui ont investi massivement pour profiter de la croissance de ces dernières années du marché russe. On pense évidemment à Renault-Nissan qui vient de prendre le contrôle du premier constructeur russe, Avtovaz. Une enseigne qui produit les Lada, avec l'espoir d'occuper, à terme, 40% du marché russe avec les trois marques.

Par ailleurs, les ventes de Kia ont reculé de 3%, celles de Hyundai de 1%, celles de Toyota de 11%, celles de Volkswagen de 26% et celles Chevrolet de 47%. Mais ce sontles Français Peugeot (-48%) et Citroën (-49%) qui accusent le plus le coup. De fait, certains constructeurs étrangers pourraient renoncer à produire localement, comme Peugeot-Citroën ou Opel. D'autres vont essayer de réduire les coûts, d'optimiser leur production, pour conserver des marges acceptables. Ce qui plombera un peu plus l'ambiance.


Maintenant, comment en est-on arrivé là après plusieurs années de croissance enthousiasmante ? Selon les experts, il y a eu un ralentissement économique qui s'est brutalement accéléré avec la crise ukrainienne et la menace de sanctions occidentales contre l'économie russe. La monnaie locale, le rouble a vu sa valeur chuter, ce qui a renchéri les véhicules importés. L'inflation galopante a logiquement tétanisé les consommateurs. Autant de facteurs qui assurent que les signes avant coureur promettant une amélioration sur le marché ne sont pas pour demain.