Après le succès fracassant de son premier album, "Parce qu’on vient de loin", le chanteur Corneille vient tout juste de sortir son second opus, "Les Marchands de rêves". S’il est foncièrement toujours le même, c’est lui qui le dit, tout a changé pour Corneille entre la sortie de ces deux disques. Inconnu et pas vraiment riche avant la sortie de "Parce qu’on vient de loin", Corneille est désormais une référence dans le paysage musical français, comme le confirme sa participation aux Enfoirés depuis l’année dernière. Autre preuve, le très sérieux Figaro Entreprises, qui publie chaque année le palmarès des dix chanteurs français qui ont gagné le plus d’argent, le classait quatrième derrière Charles Aznavour, Michel Sardou et Francis Cabrel, trois mastodontes de la chanson française, avec des gains estimés à 3,1 millions d’euros pour la seule année 2004. Cette soudaine gloire, et la fortune qui va avec, auraient peut-être tourné la tête de certains, mais Corneille a bien les pieds sur terre. Il faut dire que si l’envie lui venait de prendre la grosse tête, Corneille n’a qu’à se souvenir du 15 avril 1994, une date qu’il n’oubliera jamais: ce jour-là, il est témoin du meurtre de son père, sa mère et de Christian, Florian et Delphine, ses frères et sœurs, massacrés lors du génocide rwandais. Pas question donc pour Corneille, qui ne connaît que trop bien la valeur des choses, de claquer son fric à tout va. Tout au plus s’est-il offert la Porsche dont il rêvait depuis si longtemps. Dans "Rêves de star", l’une des chansons de son premier album, Corneille chantait d’ailleurs : "Alors je sue beaucoup plus pour porter la torche et beaucoup moins pour frimer dans ma prochaine Porsche". Et comme depuis, Corneille se l’est justement offerte, sa Porsche, il se met à nouveau en scène avec beaucoup d’autodérision dans la chanson "Toujours le même", extraite de son nouvel album, et fait notamment allusion à sa nouvelle voiture. "J’avoue, je suis plutôt choyé, mais l’autre jour, y’en a un qui m’a crié : vends ta Porsche et rentre chez toi aider les tiens avec tout le fric que t’as" chante-t-il. Corneille explique ainsi sa démarche : "Je pense que dans le premier album, j’évoquais des vœux, des souhaits, un peu naïvement. Dans le deuxième, certains de ces vœux se sont réalisés. Et dans ce cas-ci (il parle de la Porsche), j’en reparle non pas pour annoncer que je suis content d’y être arrivé, mais pour dire que ça vient souvent avec des petits changements qui ne sont pas toujours agréables, comme le regard des autres sur moi par exemple". La Porsche comme une métaphore de la célébrité, fallait y penser quand même !