Le temps ne semble pas avoir de prise sur cette haute silhouette finement musclée, ce visage anguleux adouci par une large mèche de cheveux chatins tombant sur un large front. Cette silhouette familière, appréciée du public a pourtant sillonné pendant un quart de siècle tous les hauts lieux de l'endurance et s'est hissée sur tous les podiums.

Si ses cinq victoires au Mans et ses deux titres mondiaux en Sport en font de Derek Bell l'un pilotes les capés en endurance, ils ne sauraient résumer une carrière extraordinairement riche. Il a tout gagné ou presque ! Des 24 heures de Daytona aux 1000 km du Nürburgring, en passant par Monza, Spa, Fuji ou Kyalami...

Il a connu les "années d'or" de l'endurance avec les Porsche 917 de l'écurie Gulf, les duels avec les Matra sur une Mirage, le pilotage délicat des Porsche 935, l'aventure Alpine Renault et le renouveau du groupe C avec les invincibles Porsche 956/962. Equipier modèle, habile metteur au point, possédant un rare sens tactique et adepte de la préparation physique, ce maître de l'endurance est pourtant venu à la discipline un peu par dépit. Le début de sa carrière est d'abord résolument orientée vers la monoplace. Vainqueur de sa première course de F3 en 1966, il compte parmi les meilleurs espoirs britanniques de la spécialité l'année suivante se signalant notamment par un duel épique avec Henri Pescarolo sur le circuit d'Albi. Débutant en F2 en 1968 avec peu de moyens, il est recruté en juin par Ferrari pour piloter une Dino et se voit offrir le volant de la troisième F1 lors des GP d'Italie et des USA. Il reprend son indépendance en 1969. Soutenu par Tom Wheatcroft, il se hisse à la seconde place du Championnat d'Europe F2 l'année suivante, mais faute d'un emploi à "temps complet" en F1, il décide de se tourner vers l'endurance.

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