Début avril, le CNPA attaquait Chevrolet France en justice, dans le but de faire reconnaître le caractère "brutal et déloyal de son retrait du marché français", mais aussi, le "non-respect des conditions de rupture de contrat" des distributeurs.

Mais certains d'entre eux, une douzaine parmi les 36 (sur 133 ou 131 selon les sources) qui n'ont pas encore accepté la sortie anticipée du réseau, ont décidé de passer également à titre personnel à l'offensive.

Leurs revendications et griefs seront les même que ceux évoqués par le CNPA. À savoir, donc, annonce brutale et déloyale du retrait de la marque, mais aussi, impossibilité d'effectuer le préavis de deux ans dans des conditions identiques à la situation précédente. Cela, puisque selon eux "la marque ne remplit plus ses obligations à l'égard du réseau : suppression des stocks, des outils de gestion, de communication…"


La fronde s'organise entre concessionnaires mécontents de la façon dont le retrait de Chevrolet du marché se passe. Il portent plainte et la Justice tranchera.

Selon Chevrolet France, c'est faux, puisque "la marque continue de facturer tous les mois des véhicules qui lui sont commandés", et communique toujours sur ses produits.


Pierre Galvan, concessionnaire monomarque à Montpellier, voit les choses différemment. Selon lui (il est interviewé par nos confrères d'autoactu), la réalité est bien différente, et les faits sont là : "Il n'y a plus de stock, presque plus de communication et Chevrolet ne sera pas présent au Mondial de l'automobile. Au 2e trimestre, le plan de communication comprend 2 300 diffusions de spots télévisés, quand il en comptait 12 000 au deuxième trimestre 2013". Il précise que le stock tampon habituel de Chevrolet France n'existe plus et qu'il n'est pas renouvelé depuis septembre 2013.


Pierre Galvan est le concessionnaire qui ajoute à sa plainte le motif supplémentaire d'abus de confiance. En effet, après un imbroglio entre les marques qu'il vendait précédemment, Saab et Daewoo, puis Chevrolet (lorsque les Daewoo sont devenues des Chevrolet) et un accord obtenu ensuite plus tard pour compenser financièrement ses pertes avec Chevrolet France, et sur lequel la marque est revenue, il a été contraint de se déclarer en "faillite personnelle".

Pour lui "Chevrolet nous annonçait des prévisions de vente en constante hausse. Et brutalement, par voie de presse, ils informent tout le monde, et surtout les clients, qu'ils vont arrêter la distribution de la marque. Ils nous ont mis alors dans une situation extrêmement difficile." Il conclut par "nous ne pouvons pas laisser passer ça".


Le constat est donc que si la situation est acceptée par une majorité de distributeurs, satisfaits des compensations et pouvant se reposer aussi (et c'est important), sur d'autres marques, ce n'est pas le cas de cette douzaine-là, qui se sent flouée. La Justice dira si c'est à juste titre ou non.


Dans tous les cas on peut effectivement, sans verser dans le pathos, regretter que Chevrolet France, qui gagnait des parts de marché dans l'hexagone, ait purement et simplement été jeté avec l'eau du bain européen.


Source : autoactu.com