Au Canada, le gouvernement veut soutenir les initiatives de transports en commun écolos qui contribuent à faire baisser la pollution de l'air et à diminuer les embouteillages.

Les sociétés de transport de l’Outaouais et de Montréal (STO et STM) ont présenté récemment les résultats d’un projet dans le cadre du Programme de démonstration en transport urbain (PDTU) du ministère Transports Canada.

Ce projet était destiné à évaluer la capacité des autobus à propulsion hybride diesel-électrique à réduire les émissions de gaz à effet de serre à Gatineau et à Montréal. Il avait comme objectif de mettre à l’essai un ensemble intégré de mesures pour diminuer la consommation de carburant.

Le volet du projet réalisé par la STO

Arborant la signature de la « Ligne verte », le projet comportait la mise en œuvre de diverses mesures ainsi que de systèmes de transport intelligents visant à rendre le transport collectif plus attrayant et convivial et ce, dans un corridor donné où ont circulé sept autobus réguliers et deux autres à propulsion hybride diesel-électrique :

  • l’aménagement de 3,2 kilomètres de voies réservées additionnelles et d’un stationnement incitatif,
  • la modernisation du mobilier urbain aux couleurs de la Ligne verte (15 nouveaux abribus, 22 panneaux d’arrêts d’autobus améliorés...),
  • l’installation de panneaux d’affichage dynamique des horaires des autobus,
  • l’introduction de systèmes priorisant le passage des autobus aux feux de circulation,
  • le comptage automatique de passagers installé dans 18 autobus.

Le corridor choisi était celui de l’axe formée par les boulevards Gréber-Fournier-Maisonneuve et le Pont Portage sur les circuits réguliers 57, 65, 67 et 77.

L’expérience a permis d’enregistrer une croissance de l’achalandage du transport en commun dans le corridor étudié de 7,5 % entre l’hiver 2008 et l’hiver 2009, soit 5,5 % de plus qu’ailleurs sur le réseau pour la même période. Le taux d’occupation par voiture s’est accru de 1,19 à 1,31 traduisant ainsi une tendance au co-voiturage sur l’ensemble du territoire desservi par la STO possiblement accentuée par la présence croissante de voies réservées comme celle de la Ligne verte. Quant à la part modale du transport en commun (la proportion des déplacements effectués sur le territoire qui se font en autobus par rapport à tous les autres modes de déplacement), elle s’est accrue de 1,9% durant cette période.

La technologie hybride a permis de réduire la consommation de carburant de 12 % dans le corridor de la Ligne verte par rapport aux autobus réguliers. Le pourcentage de réduction de la consommation de carburant obtenu avec les autobus hybrides se traduit aussi par une réduction des émissions de GES de près de 15 tonnes annuellement pour un autobus qui parcourt 70 000 km par an. Ainsi, le projet de la STO aura permis de réduire un total de 30 tonnes de GES et ce, uniquement dans le corridor étudié.

Le volet du projet réalisé par la STM

Durant une année, la STM a mesuré l’impact environnemental de la mise en service de 8 autobus à propulsion hybride biodiesel-électrique dans des conditions climatiques variées et rigoureuses. Ces autobus étaient jumelés à 6 autobus à propulsion biodiesel standard de même génération qui agissaient comme bus témoins. Tous les véhicules ont parcouru les mêmes circuits.

Pour comparer la performance des deux types de système de propulsion, la Société a procédé à une évaluation exhaustive en analysant quelque vingt milliards de données. L’étude a démontré que la technologie hybride est particulièrement avantageuse lorsque la vitesse d’opération moyenne est relativement basse (18 km/h) et que la distance entre les arrêts demeure courte.

Ce mode de propulsion a ainsi permis de réduire la consommation de carburant de 30 % en moyenne à Montréal par rapport à la propulsion standard, ce qui représente une réduction proportionnelle pour les émissions de GES. Le pourcentage de réduction de la consommation de carburant obtenu avec les autobus hybrides se traduit aussi par une réduction des émissions de GES de près de 36 tonnes annuellement pour un autobus qui parcourt environ 70 000 km par an.

Grâce aux outils d’analyse élaborés par les spécialistes techniques de la STM, il est maintenant possible pour une société de transport d’évaluer l’impact qu’aurait l’utilisation d’autobus hybrides sur la consommation de carburant de son parc de véhicules et ainsi déterminer si le choix d’en acquérir est judicieux.

Des nouvelles solutions technologiques

Grâce à l’instrumentation installée à bord des autobus dans le cadre de ce projet, l’équipe d’ingénierie de la STM a testé deux solutions technologiques ;

  • le remplacement du système de ventilation hydraulique par un système électrique à bas voltage permet de réduire les émissions de GES, tant pour les véhicules hybrides que standards ;
  • l’optimisation de la programmation de la transmission des autobus standards avec le logiciel Topodyn favorise aussi les gains environnementaux en matière d’émissions de GES.

Ainsi, l’effet combiné de l’installation d’une ventilation électrique et de la programmation Topodyn a permis de réduire la consommation de carburant de 31 % sur un véhicule standard. L’autobus hybride équipé d’un système de ventilation électrique maintient pour sa part une réduction de consommation de carburant d’environ 45 % par rapport à l’autobus standard.