Réunion de famille (part 1) .

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Détail d’importance pour espérer l’absolution future : je n’avais jusqu’ici jamais conduit de Subaru Impreza (et pour tout dire, pas de Subaru du tout !). Bref, c’est en vrai puceau de la Sub’ et donc sans à priori, que je me suis glissé non pas dans une mais 2 Impreza.

L’idée de la réunion de famille aurait pu être dictée par la proximité des fêtes de fin d’année mais c’est plutôt un beau concours de circonstance (comme d’habitude en fait) qui m’a mis entre les mains ces 2 exemplaires d’Impreza particulièrement intéressants.

Vous avez sous les yeux, la toute première génération d’Impreza importée en 1995 et la toute dernière que je ne vous présente pas, vous l’avez reconnue. Pour un puceau, admettez que le programme est copieux. Choper le même jour la mère et la fille vous en apprend plus que la lecture de 12 années de revues automobiles. Même si l’essai fut bref, les enseignements que l’on en retire sont explicites.

Naissance du mythe Impreza

Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3

Le mythe de la Subaru Impreza est né avec la GT. Cette version d’un blanc polaire est dans son (parfait) état d’origine, ce qui en fait une rareté recherchée. Autant le dire de suite, elle n’est pas à vendre.

L’Impreza GT naît au japon en 1992 mais arrive en France en 1995, l’année du sacre de Colin McRae et de Subaru en Championnat du monde des Rallye (l’Impreza WRX avait succédé à la Legacy RS en 1994). 1996 et 1997 verront une nouvelle fois la marque Subaru s’imposer au championnat Constructeurs, et plus encore que sur les tablettes officielles de la compétition, c’est dans les esprits que Subaru grave son nom.

Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3

Inconnue jusque là, la marque du groupe Fuji Heavy Industries réalise une entrée en matière européenne plus que tonitruante. Mais la recette du succès ne réside pas seulement dans la récolte de lauriers en rallye. Subaru propose également l’Impreza dans ses concessions et l’objet est une gifle pour le fan de voiture sportive.

En 1995, une Renault Clio Williams, traction de 150 ch et 175 Nm, coûte environ 130.000 frs (19.800 euros). Une Subaru Impreza GT, la version sportive de la gamme (baptisée WRX au Japon), débarque avec un flat four 2 litres turbocompressé au son inimitable, 211 ch, 269 Nm de couple, 4 roues motrices, un mode d’emploi à peu près aussi simple que celui d’un presse-agrumes manuel et une efficacité qui frise l’indécence! Le tout pour moins de 160.000 frs, soit environ 24.000 euros ou le prix d’une Renault Laguna 2.0l RTi. Une gifle, je disais.

L’esthétique qui tique

Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3

La descendante de cette pionnière, l’Impreza WRX 2008, s’est invitée elle aussi à ma journée dépucelage. Parée d’un « bleu WRC », elle tente de masquer un physique décrié (euphémisme) derrière quelques peintures guerrières. Pour être franc, une fois qu’on l’a sous la main et que l’on tourne autour, elle est loin d’être vomitive. On s’y fait assez vite car son gabarit « FordFocusien » se fond dans la masse des compactes tandis que son visage est autrement plus soutenable que la mononarine ailée de certaines versions antérieures ! Sincèrement, dites moi ce que vous pensez du style d’une Mazda3 MPS ? Bref, elle n’est ni plus ni moins ‘moche’ que son ancêtre qui objectivement était à peu près aussi sensuelle qu’une Toyota Camry des nineties ! Heureusement, Colin McRae, le flat four et les 4 RM étaient là pour magnifier tout ça ! Gageons que si Solberg fait gagner la future Impreza WRC, son physique paraîtra moins incongru. Mais l’augure est malheureusement loin d’être une certitude !

Faire l’intérieur

Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3

Esthétiquement, l’intérieur de la génération 1 fait son âge. J’adore (façon de parler) la texture des sièges qui me rappelle les pulls « en laine qui gratte » de mon enfance. C’est du rugueux, le dessin est d’une inspiration très rurale mais la tenue dans le temps est apparemment idéale. C’est comme le tableau de bord qui est lui aussi à l’image de la ligne extérieure : c'est-à-dire sans fioritures. C’est à croire que le budget est totalement passé dans le poste ‘technique’ et ‘essai dynamique’ et que les stylistes n’étaient pas encore embauchés !

Vous allez me dire qu’une fois qu’ils sont arrivés (les designers), le résultat ne fut pas plus fameux !

Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3

Malgré toute les critiques, l’Impreza 2008 offre quand même un semblant de recherche esthétique intérieure. Le dessin du tableau de bord, sans être d’une beauté retournante, est nettement plus travaillé et la qualité globale des matériaux est franchement meilleure comme le montrent les sièges baquet bien plus accueillants. Objectivement, cette WRX 2008 joue dans une autre catégorie. C’est d’ailleurs ça le problème.

Là où en 1995, l’OVNI Impreza 4 portes tricorps est seule sur sa planète, la version 2008 et son nouveau type de compacte 5 portes classique se coltine une concurrence directe plutôt fournie. Du coup, les comparaisons sont inévitables et pas forcément à l’avantage de la Sub’ qui, par son rang d’icône automobile, créé une attente parfois irrationnelle.

à suivre en partie 2

Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3
Double test: Subaru Impreza GT 1995 vs Subaru Impreza WRX 2008 1/3